Les travailleurs de la laiterie de Beni Tamou de Blida sont revenus à la charge pour dénoncer le processus de privatisation de cette filiale du groupe étatique Giplait. Dans un communiqué rendu public hier, les travailleurs de la laiterie demandent l'annulation de la décision du CPE datée du 19 décembre 2006 autorisant « la cession de l'entreprise au profit de la Sarl Soummam, en association avec le groupe français Lactalis ». Le communiqué, adressé au chef du gouvernement, précise que les bilans de l'entreprise de ces dernières années sont positifs et ne justifient nullement une quelconque forme de privatisation. « L'entreprise a même investi 38 milliards de centimes pour l'acquisition de nouveaux équipements et machines de conditionnement », lit-on encore dans le même communiqué. Pourquoi donc veut-on la privatiser ? s'interrogent les travailleurs. Il faut rappeler que l'appel d'offres portant ouverture du capital de l'entreprise a été lancé en septembre 2006. Le collectif des travailleurs a soumissionné au même titre que la Sarl Soummam, mais la SGP Tragral en a refusé l'offre, arguant le fait que la loi ne permet pas de céder une entreprise à plus de 120 employés. Au capital social de 1,5 milliard de dinars, la laiterie Soummam s'est engagée à payer 35% du prix de vente à la signature du contrat de cession et 65% sur cinq ans avec application du taux d'intérêt en vigueur. Aujourd'hui, les travailleurs de la laiterie réitèrent leur opposition à cette privatisation et estiment que l'offre de Soummam évaluée à 93 milliards de centimes ne représente que le quart de la valeur réelle de la laiterie. Ils dénoncent le fait que la Société de gestion des participations (SGP) ait refusé de négocier avec les travailleurs qui n'ont fait que tenter de faire valoir leur droit de présomption. Le collectif des salariés, qui voit ses chances de reprendre l'entreprise se volatiliser, appelle à l'annulation de la concession au profit du repreneur privé, ou du moins, à opter pour une forme de partenariat qui préserverait l'intérêt des travailleurs.