Le quartier Derb, à Oran, a été sérieusement affecté par une série d'effondrements, causant la destruction de plusieurs immeubles menaçant ruine. Tout récemment, une vieille bâtisse s'est effondrée à la suite d'un affaissement de dalles, entraînant dans son sillage la destruction d'une épicerie au rez-de-chaussée. « Ce fut comme un roulement de tambour. J'ai eu juste le temps de prendre ma veste qui était restée accrochée à une esse », affirme le propriétaire de l'épicerie encore sous le choc. Des sacs de semoule éventrés, des tessons de bouteilles de limonade, un comptoir présentoir, un réfrigérateur et des objets de pesage sont encore ensevelis sous des tonnes de décombres. De la vieille bâtisse détruite, ne subsiste à présent que des pans de murs fissurés et quelques monceaux de fenêtres. Au cours du mois de juin, les occupants de l'immeuble sis 47 rue Daho Kada se sont réveillés en catastrophe. 9 familles demeurant dans cette bâtisse menaçant ruine ont été surprises dans leur sommeil par un bruit « aux sons apocalyptiques », constate Moktadi Hachemi, locataire depuis plus de 17 ans dans ce bâtiment brinquebalant. 3 dalles de pièces se sont effondrées les une sur les autres, provoquant la destruction du couloir de l'entrée frontale, mettant ainsi 40 personnes dans la rue. Des tentes de fortune sont actuellement dressées par les infortunés locataires pour s'abriter des intempéries et des morsures des rats. Sur les décombres de ce qui reste de la demeure, des enfants et leurs parents tentent de récupérer des affaires personnelles enfouies sous des tonnes de pierrailles et de poussière. « En 2004, à la suite d'un effondrement partiel de la bâtisse, les services de la protection civile avaient délivré un constat circonstancié, depuis, plus rien », déplore notre interlocuteur. Ce quartier du centre-ville convulsif, est en proie à des effondrements répétitifs, « Hormis les services de la protection civile et de la police, aucune autorité n'a daigné se déplacer sur les lieux de la catastrophe », s'indignent les occupants de cet immeuble, à présent détruit. Dans ce quartier complètement délabré, des dizaines de citoyens affichent leur colère publiquement devant les édifices publics pour demander aux élus locaux de remédier à ce problème. Les habitations anciennes sont minées par l'humidité, la vétusté et le manque d'entretien. Dans cet ordre d'idées, on signale qu'au quartier Derb seulement, une centaine de bâtisses menaçant ruine sont recensées. Rue de Monthabor, rue de Suez, rue d'Ulm, rue de Zurich, Rue Dégo, rue de Ratisbonne, rue de la Piave, rue de Wagram et rue d'Austerlitz, pour ne citer que ces venelles en piteux état, des dizaines d'immeubles se sont effondrés sur la tête de leurs occupants.