Le quartier Derb à Oran a été sérieusement affecté par une série d'effondrements d'immeubles, causant la destruction de plusieurs immeubles menaçant ruine. Hier, une vieille bâtisse sise rue Daho-Kada a été détruite par un affaissement de dalles, entraînant dans sa chute la destruction d'une boucherie au rez-de-chaussée. “Ce fut comme un roulement de tambour. J'ai eu juste le temps de prendre ma veste qui était restée accrochée à une esse”, affirme le propriétaire de la boucherie encore sous le choc. Des carcasses de viande, un comptoir-présentoir, un réfrigérateur et des objets de boucherie sont restés ensevelis sous des tonnes de décombres. De la vieille bâtisse détruite ne subsiste à présent que des pans de murs fissurés et quelques monceaux de fenêtres. Avant-hier, les occupants de l'immeuble sis 47, rue Daho-Kada se sont réveillés en catastrophe, 9 familles demeurant dans cette bâtisse menaçant ruine ont été surpris dans leur sommeil par un bruit “aux sons apocalyptiques”, constate Moktadi Hachemi, locataire depuis plus de 17 ans dans cet immeuble. Trois dalles de pièces se sont effondrées les unes sur les autres, provoquant la destruction du couloir de l'entrée frontale, mettant ainsi 40 personnes dans la rue. Des tentes de fortune ont été dressées par les infortunés locataires pour abriter les enfants en bas âge contre les intempéries. Sur les décombres de ce qui reste de l'immeuble, des enfants et leurs parents tentent de récupérer des affaires personnels enfouies sous des tonnes de pierrailles et de poussière. “En 2004, un effondrement partiel de l'immeuble s'était produit, les services de la Protection civile ont constaté les dégâts matériels. Ils ont délivré un constat circonstancié, depuis, plus rien”, déplore notre interlocuteur. Dans ce quartier du centre-ville, particulièrement en proie à des effondrement répétitifs, des personnes y ont péri faute d'une prise en charge efficace et rapide de la part des autorités locales. “Hormis les services de la Protection civile et de la police, aucune autorité n'a daigné se déplacer sur les lieux de la catastrophe”, s'indignent les occupants de cet immeuble à présent détruit. Depuis la disparition tragique de plusieurs personnes dans ce quartier complètement délabré, des dizaines de citoyens affichent leur colère publiquement pour demander aux élus locaux de remédier à ce problème “tout en étant à la hauteur de la confiance que les électeurs ont placé en eux”, s'indignent-ils. Les habitations anciennes sont minées par l'humidité, la vétusté et le manque d'entretien. Dans cet ordre d'idées, on signale qu'au quartier Derb seulement, une centaine de bâtisses sur les 600 recensées menaçant ruine y sont recensées. Rues de Monthabor, de Suez, d'Ulm, de Zurich, Dégo, de Ratisbonne, rue Léoben, de Milan, Daho-Kada et de Wagram, pour ne citer que ces venelles en piteux état, des dizaines d'immeubles se sont effondrés sur la tête de leurs occupants, faisant au moins 23 morts et des dizaines de blessés, dont plusieurs ont gardé des séquelles graves. Pour avoir de plus amples informations, nous nous sommes rapprochés des services compétents qui n'ont pas souhaité s'expliquer sur ce sujet... B. GHRISSI