L'inquiétude affichée par les enseignants suppléants au début du mois de juillet dernier, s'est finalement avérée fondée. C'était quelques jours seulement avant le déroulement du concours de titularisation passé, le 17et 18 du même mois. En fait , de concours, il n'y en a point eu, selon les principaux concernés, mais seulement « une simple agitation protocolaire, à laquelle nous avons été futilement soumis » soutient une enseignante faisant partie du groupe. En effet, selon les propos qui reviennent en leitmotiv, le concours de confirmation dans leurs postes de travail, organisé par la direction de l'éducation, a été réduit à une seule question orale se rapportant à leur ancienneté « dans le provisoire qui dure », en plus clair, sur la situation de remplaçants éternels, sans qu'aucune mesure ne vienne les rétablir dans leur droit. Pourtant, affirment-ils, tout le groupe, composé d'une vingtaine d'enseignants suppléants faisant le pied de grue devant la direction de l'éducation en guise de protestation, s'est préparé pour passer l'examen dans de bonnes conditions. « Toutefois, l'épreuve écrite a été annulée, laissant place à une question de routine n'ayant aucun rapport avec nos connaissances et nos aptitudes. C'est la preuve qu'on ne veut pas laisser de traces de l'évaluation de notre travail. Et cette manière de procéder constitue la voie royale vers le népotisme et le copinage », déclare une protestataire qui affirme être en liste d'attente depuis 1997, après avoir passé tous les concours depuis cette date sans aucun résultat. Et une de ses camarades d'énumérer les enseignants suppléants figurant tout récemment sur la liste, mais qui ont curieusement décroché leurs postes de titulaires. « Cela a de quoi vous avoir à l'usure et vous faire douter de vos possibilités », a-t-elle conclu, dépitée. Effectivement, les résultats affichés mercredi dernier confirment cet état de fait, puisqu' aucun élément du groupe, dont certains sont réellement chevronnés, n'a pu obtenir sa titularisation. Même le recours, qu'ils ont voulu introduire pour donner aux responsables matière à revoir leurs copies, a fait l'objet d'une fin de non-recevoir, au motif que ces derniers sont en période de congé annuel. A bout de patience, les contestataires comptent battre le rappel des troupes, et initier un sit-in devant l'entrée de la direction de l'éducation, « jusqu'à ce qu'une solution équitable se dégage, même si cela doit déboucher sur une commission d'enquête », affirment-ils.