Complainte n Manque de reconnaissance. Voilà ce dont fait preuve le ministère de l'Education, estiment les enseignants contractuels qui sont, aujourd'hui, à leur quinzième jour de grève de la faim. La grève de la faim déclenchée par les enseignants contractuels, avec comme principale revendication une titularisation sans conditions dans leurs postes qu'ils occupent depuis plusieurs années, est à son seizième jour. Et la revendication des grévistes n'est pas près d'être entendue. Bien au contraire, le ministre de tutelle persiste dans son obstination à ne faire aucune concession à leur égard. L'état de santé des enseignant (e)s se dégrade de jour en jour et régulièrement certains d'entre eux sont évacués d'urgence, dans un état critique, vers les services des urgences des hôpitaux. On dénombre d'ores et déjà quelque 14 cas depuis le début de la grève. Les grévistes dénoncent l'attitude du ministre et déplorent sa décision de conditionner l'intégration par un concours. Ils dénoncent que le ministère de tutelle ait considéré leurs revendications «illégales» et mettent en doute que Benbouzid tienne sa promesse de verser leurs salaires avant le ramadan. «Nous ne sommes pas des suppléants. Nous ne remplaçons pas des enseignants pour quelques jours ou quelques mois. Bien au contraire, nous sommes des contractuels pour une année renouvelable», affirment-ils. Ils ajoutent sur un ton désespéré : «Ils (le ministère et le gouvernement, ndlr) nous poussent au suicide, à prendre le large, voire à nous tuer en mer.» «Nous n'avons pas peur de mourir. Plutôt mourir dignes que de subir votre mépris», lancent-ils encore. Le ministère, dans un communiqué rendu public, persiste et signe s'obstinant à opposer aux enseignants grévistes l'argument massue de la «loi» dans le processus de titularisation des suppléants dont certains exercent depuis au moins une dizaine d'années. «Le recrutement des fonctionnaires est soumis au principe de l'égal accès aux emplois publics et à l'obligation de subir un concours, tel que défini par l'ordonnance 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la Fonction publique», lit-on dans la missive. Le même communiqué annonce le prochain déroulement du concours national de recrutement des enseignants et de préciser qu'il y aurait quelque 27 000 postes budgétaires à pourvoir (dont 14 000 destinés à l'enseignement moyen). Usant du «droit» que lui confère la loi, le ministère de tutelle maintient l'option selon laquelle il n'est point question d'«enfreindre» la réglementation en matière de recrutement des fonctionnaires. Le ministère s'adresse à l'opinion publique et affirme que «celle-ci doit savoir (…) que le recours à des enseignants recrutés sur la base d'un contrat est une pratique (réglementaire) usitée de par le monde». «La spécificité des systèmes éducatifs partout dans le monde implique l'appel de manière ‘'continue'' et ‘' permanente'' à des enseignants suppléants exerçant à titre de contractuels(…)», conclut le communiqué.