La criminalité sous toutes ses formes connaît une courbe ascendante ces dernières années. Les chiffres communiqués par les services de police sont à ce propos éloquents. Avec un taux de plus de 93%, les atteintes aux biens et aux personnes est le délit le plus répandu dans la wilaya de Tizi Ouzou durant la période s'étalant entre l'année 2004 et le 1er semestre 2006. Ce pourcentage correspond à 10165 affaires traitées, dont 930 cas au cours des six mois écoulés. Rien que pour les vols à main armée, le bilan des activités de la Sûreté de wilaya fait état de la mise hors d'état de nuire de 16 associations de malfaiteurs entre les mois de janvier et juin de l'année en cours. L'autre délit qui prend des proportions alarmantes est l'infraction économique et financière. Durant ces trois dernières années, le taux de ce type de délits a atteint plus de 3%. « Elle devient une forme de criminalité en pleine progression », a affirmé un officier de la Police judiciaire (PJ). Des criminels s'adonnent à toutes les formes de trafics et d'actes délictuels, tels que l'escroquerie et l'abus de confiance, le détournement et le faux et usage de faux. De janvier à juin, les services de sécurité ont traité 28 affaires. Le phénomène a atteint un pic avec 73 affaires en 2005, a révélé notre interlocuteur. Celui-ci a estimé que la criminalité d'une manière générale a connu son apogée entre les années 2001 et 2005, particulièrement dans la ville de Tizi Ouzou et de Draâ Ben Khedda, qui sont des centres urbains denses et d'importants carrefours commerciaux. La lutte des services de police se fait sur plusieurs fronts. Sur le plan de la lutte contre la consommation et la commercialisation des stupéfiants et des psychotropes, 75 personnes ont été interpellées et 5 associations de malfaiteurs ont été démantelées par les services de la PJ, entre les mois de janvier et juin de l'année en cours. Dans le même sillage, un bilan arrêté au mois de juin dernier fait état de la saisie de plus de 1,671 kg de kif, 510 comprimés de psychotropes dont un flacon de nozinon. Sagissant de la consommation et du commerce de drogue, 81 affaires ont été traitées en 2004, 86 en 2005 et 135 dossiers en 2006. Selon une source officielle, 54 cas ont été inventoriés ces six derniers mois. On constate aussi que la criminalité a atteint son point culminant en 2005. Un état de fait qui est expliqué, notamment, par les conditions socioéconomiques de la région, mais aussi par le retrait de la Gendarmerie nationale. « Une situation qui a accentué la montée des délits », ajoute le même officier.