Le président de la Ligue des droits de l'homme (LADH), maître Boudjemaâ Ghechir, a dressé un « mémorandum » sur la réconciliation nationale, qui constitue la pierre de lance du président Bouteflika dans les années à venir. Etalée sur quatre pages, l'initiative de maître Ghechir fait état des grands axes qu'on doit respecter dans la mise en œuvre du projet de la « réconciliation » des « Algériens entre eux ». Pour lui, « il ne suffit pas de faire la réconciliation nationale une priorité dans le programme du gouvernement ». Il parle ainsi, dans ce mémorandum, du rôle de « la classe politique, de la société civile et de la presse » qui doivent mettre au rang de leur priorité la réalisation de l'« idéal commun ». Idéal commun qui ne peut se faire, selon lui, que par une « proclamation d'une déclaration d'adhésion et d'un plan d'action ». A ses yeux, et compte tenu des événements tragiques qu'avaient vécus les Algériens durant douze ans, il est difficile de concrétiser un tel projet de réconciliation, sans « écouter les uns et les autres et promouvoir la fraternité, la tolérance et réclamer le respect de l'être humain ». Ainsi, il propose d'« inscrire le recours à la réconciliation nationale dans un processus plus global qu'est celui d'une transition vers une société plus stable, plus démocratique et respectueuse des droits de l'homme ». Dans ce contexte, le président de la LADH souligne trois fondements incontournables : la vérité, la justice et l'équité. « Le peuple algérien est en droit de connaître la vérité (...) sur tout ce qui s'est passé ces dernières années, de connaître les commanditaires et les exécutants », précisera-t-il. Comme il faut également cesser « la confusion, où tout le monde est coupable et tout le monde est innocent ». Selon M. Ghechir, avant de tourner la page, il faut « d'abord la lire ».