Le bureau RND de Aïn Beïda, à l'instar de celui de Aïn M'lila, a organisé une réunion extraordinaire vendredi 10 août et ce, dans le but d'analyser la situation à laquelle est parvenu le parti. Les membres réunis jugent irresponsables et illégaux les agissements du coordinateur de wilaya, qui a écarté le responsable et les membres du bureau communal de Aïn Beïda et installé un bureau parallèle ; pratique qu'ils qualifient d'antidémocratique et d'injuste, en l'absence du recours aux voies légales, à savoir les urnes, pour accéder à la responsabilité. Selon les membres du premier bureau, cette installation s'est effectuée sans que soit convoquée une assemblée générale, ce qui est contraire au règlement du parti. Pour dénoncer ces agissements, le coordinateur de la commune de Aïn Beïda a adressé des rapports au bureau national. Au cours de cette même réunion, il a été mis l'accent sur l'actuelle situation du RND, caractérisée par l'exclusion et la suspension, ce qui est contraires aux lois qui régissent le parti. Aussi, est-il demandé aux militants d'exiger le départ de l'actuel coordinateur de wilaya, sans condition préalable. De même doivent être refusées toutes les décisions émanant de celui-ci, particulièrement une qui a consisté à désigner un bureau parallèle. Pour répondre à ses détracteurs, le coordinateur de wilaya du RND a tenu une conférence de presse, ce dimanche, au siège du parti. Après avoir exposé brièvement les objectifs que compte atteindre le RND aux prochaines élections locales, le coordinateur Abdelhafid Boubakeur s'est longuement étalé sur les carences et faiblesses d'encadrement, sans lesquelles le RND aurait récolté plus de sièges aux législatives du 17 mai. « Le secrétaire général, a-t-il déclaré, m'a donné carte blanche pour sauver le parti et le mener à bon port, c'est-à-dire lui faire retrouver sa position initiale ». Il a aussi parlé de restructuration du parti et ce, en mettant à la tête des communes des militants capables de relever le défi. Dans cette optique, il a évoqué les nombreux problèmes qui ont freiné la marche du parti, d'où la décision d'écarter les responsables des bureaux de Aïn M'lila, Aïn Fakroun et Aïn Beïda. Pour rappel, Aïn M'lila n'a récolté que 900 voix au profit du RND, le 17 mai dernier. « Nous avons renoncé à ces personnes parce que le peuple les a refusées », a-t-il encore ajouté. Cependant, les responsables du bureau de Aïn Beïda crient haut et fort que c'est grâce aux voix de la cité des Haractas que le RND a pu rafler deux sièges aux législatives. Peut-on écarter une équipe qui gagne ? C'est ce que semblent dire les militants de Aïn Beïda. En tout état de cause, la situation au sein du RND est jugée critique au regard de la crise qui le secoue, d'autant qu'elle risque d'hypothéquer ses chances aux prochaines élections locales. Les militants entendent saisir le secrétariat national pour remettre de l'ordre dans les rangs de ce parti avant qu'il ne soit trop tard.