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Barkat, le lait et la pastèque
Publié dans El Watan le 13 - 09 - 2007

Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture, qui a disparu de la circulation pendant des mois, est revenu cette semaine sur le devant de la scène pour s'attaquer à son collègue du gouvernement, El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce.
Existe-t-il « une solidarité » gouvernementale ? El Hachemi Djaâboub, lui aussi, réplique à sa manière. « Je ne suis pas responsable de la hausse des prix », a-t-il dit. M. Barkat a dit la même chose. Cette manière de rejeter la responsabilité l'un sur l'autre est indécente. Elle témoigne, à elle seule, à quel point la gouvernance a atteint le niveau zéro. Lorsqu'il y a crise, le gouvernement, en Algérie, n'est jamais responsable de quoi que ce soit. A chaque fois les mêmes techniques sont utilisées : on crée une commission, on dément en fabriquant des mensonges à la pelle ou on annonce des mesures sous forme de promesses qui, en règle générale, ne sont jamais tenues. Alors que l'opinion nationale attendait des explications logiques et rationnelles sur la brusque hausse des prix des produits agricoles, pomme de terre en tête, M. Barkat s'est lancé dans une méprisante proclamation relayée par la télévision d'Etat : « Les prix de votre lait et de votre pain ne vont pas augmenter. » Merci papa ! M. Barkat achète-t-il le pain et le lait ailleurs que la population à laquelle il s'adresse ? Il est vrai que les ministres algériens, par arrogance, par crainte ou par mépris, n'ont pas l'habitude de déambuler dans les marchés ou d'acheter des baguettes dans les boulangeries. Le « votre » du ministre Barkat est symptomatique d'une gestion archaïque et hautaine de certains dossiers qui ne cessera pas de faire des dégâts. « Celui dont l'épouse est enceinte a envie de manger de la pastèque en hiver, qu'il la paye cher », a encore lâché M. Barkat, lors d'une visite à Constantine, cité par nos confrères du Soir d'Algérie, comme pour enfoncer le clou. Ce langage indigne d'un ministre montre — encore une fois — les limites professionnelles de certains responsables qui, au lieu de se mettre au travail, utilisent leur posture officielle pour insulter la société et culpabiliser les citoyens. Cela fait plus d'une année que le département de l'agriculture promet une baisse des prix de la pomme de terre. Pas de résultats. Comme personne n'est convaincu par les explications du ministre de l'Agriculture et de ses conseillers, M. Barkat se « décharge » sur le marché international. Son homologue du Commerce en a fait de même. Argument facile. Les deux responsables sont incapables de dire pourquoi ils n'ont pas prévu la hausse des marchés mondiaux pour certains produits ? Et où est le rôle de régulation de l'Etat ? Ni Barkat ni Djaâboub n'ont expliqué les raisons du maintien à la hausse des prix de vente du sucre en Algérie alors que les cours mondiaux connaissent une importance baisse. M. Djaâboub ne montre toujours pas quels sont les bienfaits de l'accord d'association, signé avec l'Union européenne et entré en vigueur en septembre 2005, sur le marché local. Barkat et Djaâboub balancent des chiffres — c'est un sport national — pour tenter de faire taire les critiques. La crise de la semence de la pomme de terre avait été annoncée depuis plusieurs années. Le ministère de l'Agriculture, qui grouille de cadres, n'a pas pu prévenir ce problème et préparer des solutions. Le département du commerce parle, lui, depuis des mois, de lutter contre les spéculateurs. Rien. Zéro au compteur. Au fait, qui demande des comptes aux ministres ? Le chef du gouvernement totalement effacé ou le président de la République qui se contente de « bousculer » des ministres devant les caméras sans prendre de sanctions ou de décisions réelles ? Si le pays ne fonctionne pas c'est bien à cause de cette concentration de pouvoirs qui fait qu'on est responsable de tout et de rien à la fois. Que Barkat et Djaâboub se donnent en spectacle, cela n'étonne presque plus. La théâtralisation du fait politique est déjà à un stade avancé. Entre temps, l'APN, la chambre basse du Parlement, poursuit son sommeil estival aux frais du contribuable. Les députés mangent-ils de la pomme de terre ? Celle importée, et qui est sur les étals, a une qualité tellement douteuse qu'il est préférable de la donner aux bêtes. Pour celles qui apprécient ce tubercule, bien entendu !

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