La tournée de la troupe du Théâtre régional de Tizi Ouzou a commence à la salle El Mougar, qui donnera cinq représentations du 15 au 19 septembre. Le metteur en scène qui n'est autre que Fouzia Aït El Hadj, directrice du TRT, fera remarquer qu'après le Ramadhan sa troupe fera une autre tournée dans d'autres villes du pays, notamment au Sud. Cette comédie musicale, dont le succès auprès du public ne s'est pas démenti, est une furia de couleurs. On y trouve des chants, de la musique et de la danse. Les acteurs nous donnent le réel sentiment de vivre à une époque dont on ne soupçonnait pas l'existence. Fouzia Aït El Hadj ne s'est pas départie de son bagout. Nouba Fi Andalous fut sa dernière œuvre, la voilà qui récidive avec une autre pièce tirée du terroir. Point n'est pour elle de s'inspirer d'auteurs internationaux. Il suffit, à l'en croire, de lorgner du côté de notre patrimoine national sans pour autant s'y enfermer. La directrice considère également que faire du théâtre en Kabylie n'oblige pas les créateurs à se conformer à la réalité linguistique. « Qui ne connaît pas El achiq Aouïcha oua El haraz, cet hymne à l'amour ? Qui n'a jamais entendu parler de cette poésie chantée, exaltée, narrée, contée, fredonnée mille et une fois », s'interroge-t-elle à dessein. Des acteurs, que l'on retrouve justement dans les feuilletons ramadanesques de l'Unique, y ont pris part. El Haraz est joué par Hamid Kouri. Du Pain nu de Choukri à El Haraz, il n'y a qu'un pas, qu'a franchi allégrement cet acteur, qui a eu le prix du meilleur acteur au Festival national du théâtre amateur en 2006. Ayant travaillé avec Aït El Hadj, Zidouni, plasticien et scénographe connu des dramaturges, a su rendre compte des senteurs d'autrefois. Pour lui, le texte lui a inspiré une poème visuel de la pièce. Une touche arabo-andalouse y apparaît, en dépit de cette touche quelque peu rétro. Les allers-retours entre la langue parlée, l'Algérois et la langue châtiée des princes d'Orient ont été choisis à dessein, bien que sonnant faux quelquefois. La musique est signée par Mohamed Boulifa et la chorégraphie est de Nouara Idami. Sur la trentaine d'acteurs qui ont pris part à la pièce, il n'y a qu'une dizaine seulement qui sont connus. Faut-il rappeler qu'El Anka et Guerouabi ont fait de cette qsida éponyme un succès très connu des Algérois, et pas seulement.