Après avoir été présenté en septembre dernier à Londres et en Australie, Saharian Odyssey, the lesser gods (l'odyssée du sahara) a été projeté en avant-première, dimanche soir, à la salle Khouani, au siège de la direction générale de Sonatrach à Hydra. Cette avant-première nationale a été rehaussée par la présence de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, du corps diplomatique accrédité en Algérie, des personnalités du monde scientifique et culturel ainsi que le réalisateur Michael Bonello. L'Odyssée du Sahara est un très beau documentaire de 150 minutes qui en a laissé plus d'un émerveillé par la beauté ineffable de la région du Tassili et de Tamanrasset. Ce film documentaire met en avant plan les sites archéologiques et les peintures rupestres du Tassili datant de plus de 10 000 ans. Au cours d'une expédition qui a duré quelques jours, la caméra s'est longuement attardée sur certaines fresques. Le réalisateur a réussi avec brio à immortaliser des séquences parlantes de notre patrimoine ancestral. Michael Bonello a tenu à préciser que ce film documentaire est avant tout dédié à la mémoire du Touareg et guide Hadj Gibril. Ce documentaire, dit-il, se veut une manière de faire découvrir le patrimoine anthropologique algérien au monde entier. L'anthropologue Malika Hachi a expliqué, face à la caméra, que le Tassili n'avait aucun secret pour elle. Ayant sillonné cette région plusieurs fois dans sa vie pour le compte de ses fructueuses recherches, elle affirme qu'elle a détecté certaines anomalies au niveau de quelques peintures rupestres dont notamment la falsification. Des zones entières ont été saccagées par des graffitis. Ainsi que des tentatives des vols ayant avorté. Des entreprises de préservation ont été initiées mais sans grand succès. Le ministère de la Culture a décidé récemment d'une datation absolue de l'art du Tassili et du Hoggar. La fin de la projection a été suivie d'un débat très animé où la plupart des intervenants ont estimé que l'anthropologue et chercheur Henry Lhote a contribué à la dégradation du patrimoine archéologique en encourageant les touristes à venir visiter notre pays, d'où des actes de vandalisme. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a affirmé, pour sa part, que le Tassili recèle la réserve du pays. L'ensemble des roches datant de plus de 500 millions d'années a une source pétrolière. Cependant, notre interlocuteur a tenu à préciser qu'aucune activité pétrolière ne sera effectuée dans la région du Tassili. L'Odyssée du Sahara a été produit par la société Adams Productions. Il a nécessité un mois de tournage et un budget d'un million de dollars. Il est à signaler que ce film documentaire a été réalisé dans le cadre de la politique écologique de la compagnie BHP Billiton, laquelle est l'une des plus grands partenaires de la société Sonatrach dans le domaine gazier et pétrolier avec des investissements qui dépassent la barre d'un milliard de dollars. Cette dernière œuvre à la préservation de cet espace en contribuant ainsi à la promotion du tourisme en Europe, notamment en Grande-Bretagne dont les agences de voyages réfléchissent sur la reconsidération du tourisme dans le Sud algérien. L'Odyssée du Sahara a vu le jour grâce également au concours des ministères algériens (de la Culture, de l'Energie et des Mines et de l'Environnement, et des sponsors majeurs (Sonatrach, Sonelgaz) et les fondations Désert du monde et Tassili Sonatrach, et la contribution des sociétés partenaire et réalisatrice du film. Ce sera une source de financement des recherches sur l'héritage humain au Sahara et des projets de protection de l'environnement. L'Odyssée du Sahara sera diffusé notamment sur NBC et sur la chaîne documentaire européenne.