Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) dénonce la nouvelle grille des salaires adoptée en Conseil des ministres. Pour le CNES, il s'agit d'une nouvelle « humiliation » et « une véritable hogra » pour l'enseignant du supérieur. La raison est que, finalement, les deux plus importantes indemnités constituant plus de 50% du salaire de l'enseignant universitaire, à savoir l'ISS et l'ICR, sont intégrées dans le salaire de base. Dans la lettre envoyée hier soir à ses adhérents, le CNES qualifie de « gravissime » cette information qui met fin à l'espoir des enseignants d'avoir un salaire digne et conséquent. Le CNES estime ainsi que le fait d'intégrer ces deux indemnités susmentionnées « veut tout simplement dire que les augmentations tant attendues ne dépassent guère les 20% ». Il relève, en outre, qu'il ne s'agit pas d'une situation spécifique à l'enseignement supérieur, mais elle concerne l'ensemble des travailleurs de la Fonction publique dont le nombre avoisine les 1,5 million. « Notre "pauvre" professeur ne pourra même pas entretenir l'imaginaire d'être comparé au 1er grade de l'assistant marocain. Il sera tout simplement recalé et enfoui en sous-catégorie (quel hors cadre et quelle hors catégorie !) lui et les autres gradés de notre université », commente le syndicat des enseignants du supérieur. Et d'ajouter : « Au lieu de notre affranchissement des contraintes socioprofessionnelles que l'on nous a promis à coups de pub et de mensonges, c'est à nos funérailles de dernière classe que l'on est en train d'assister. » Exprimant son mécontentement profond, le CNES souligne que « les universitaires algériens sont usés par l'attente depuis des décennies de ce statut qui vient d'accoucher d'une grille des salaires de dernière zone. L'on nous a toujours souligné de "là haut" que les salaires des enseignants seront définitivement réglés dans le cadre d'un statut particulier digne, motivant et revalorisant, et c'est à l'honneur de notre pays, c'est tout à fait le contraire auquel on assiste ». Jugeant « extrêmement grave et urgent » d'agir, le CNES informe ses adhérents qu'il est en train de prendre attache avec tous les syndicats autonomes pour se concerter sur des actions communes. Son bureau national se réunira le plus vite possible et appelle, par ailleurs, ses adhérents à « être vigilants » et surtout « mobilisés ». « Le CNES a besoin, dans ces moments difficiles, de tous ses enfants pour lutter et concrétiser ensemble nos revendications justes et légitimes. Il y va de notre survie », lit-on encore dans la lettre envoyée aux adhérents de ce syndicat.