L'Agence nationale des barrages (ANB) vient de procéder à la réception de trois barrages au niveau de l'Ouest algérien. Il s'agit des ouvrages hydrauliques de Kramis dans la wilaya de Mostaganem, d'une capacité de 30 hm3, de Koudjat Rosfa dans la wilaya de Tissemsilt, d'une capacité de 73 hm3, et enfin du barrage de Aïn Youcef dans la wilaya de Tlemcen, d'une capacité initiale de 27 hm3. L'ANB aura à gérer donc et à partir de la fin de l'année, 56 barrages à travers le territoire national. Après la réception des trois barrages, les wilayas de l'Ouest, gérées par trois agences hydrographiques (l'étendue des wilayas impose une gestion différente avec l'installation des trois agences dont Chellif-Zahraz et Oranie-Chott Chergui) et souffrant depuis plusieurs années d'un véritable stress hydrique, recevront à cette occasion une bouffée d'oxygène. L'Ouest est réputé pour être une zone totalement aride et pauvre en ressources hydriques, une situation accentuée par un taux de remplissage des barrages très inférieur à la moyenne nationale qui est de l'ordre de 45% pour l'ensemble des barrages. Le spectre de la sécheresse C'est suite à cela que cette région du pays est au « centre » d'une nouvelle politique initiée par les responsables du secteur de l'hydraulique. Il s'agit, outre la réalisation des ouvrages hydrauliques, d'une valorisation des ressources, d'une part, et de tendances pour une gestion non conventionnelles, de l'autre, concrétisée par la construction des stations de dessalement (pour l'eau de mer) et de déminéralisation (pour les nappes phréatiques). Pour faire face à la crise, de nombreux projets du secteur seront en cours (ou viennent d'être terminés) au niveau des wilayas de l'Ouest. Il s'agit surtout des barrages de Berkeche (W. de Aïn Témouchent, d'une capacité de 3,5 hm3), LAG, Tarzout et Sidi Akacha (W. de Chlef, d'une capacité de 26,5 hm3 pour le premier et de 6 hm3 chacun pour les seconds), Aïn El Hadjadj (W. de Naâma, d'une capacité de 2,5 hm3), Oued Taht et Abed (W. de Mascara, d'une capacité de 10 hm3) et Djidouia (W. de Relizane, d'une capacité de 105 hm3), des transferts du MAO sur l'oued Chellif d'un volume régularisé de 155 hm3 annuel, de Hammam Boughrara et enfin des projets ayant pour but la protection des bassins versants ou des projets d'expertise. La totalité des barrages (une vingtaine au total) est destinée à un double usage : irrigation et consommation domestique. L'industrie consomme un volume égal à 6% de la totalité des quantités disponibles, ce qui constitue un fléau assez particulier, en plus des problèmes générés par cette situation. Ces derniers ont trait surtout à la pollution des ressources hydriques. C'est l'exemple du barrage Boughrara dans la wilaya de Tlemcen. Un autre fléau qui touche les barrages de l'Ouest est celui lié aux taux d'envasement de nombreux ouvrages hydrauliques. Ils peuvent atteindre les 50% de la capacité totale, comme c'est le cas du barrage de Bouhanifia dans la wilaya de Mascara.