L'audition, dimanche, de Nouredine Yazid Zerhouni n'a abouti à rien de nouveau. Comme à la même période « pieuse » de l'année dernière, le président Bouteflika convoque les membres du gouvernement qui, théoriquement, doivent s'expliquer sur tout ce qui se passe dans leur secteur. Or la rencontre du ministre de l'Intérieur était tout juste une séance de présentation de chiffres et de projets (réalisés ou en voie de l'être). Cela avec un baume de l'autosatisfaction et de la glorification des efforts gouvernementaux et de la sagesse présidentielle. L'audition n'a nullement porté sur des questions aussi lancinantes que la lutte antiterroriste et la situation sécuritaire du pays. Le ministre s'est contenté d'évoquer de manière marginale cette question dans son exposé présenté au chef de l'Etat et repris par l'APS. « Toutes les actions sont intégrées dans le sens d'une consolidation et d'un soutien accrus aux efforts de développement, en vue d'assurer une meilleure administration de la population et du territoire dans la stabilité retrouvée grâce, notamment, aux efforts de densification des implantations de la sûreté nationale, du renforcement des moyens de lutte contre le terrorisme et les actions subversives, de modernisation des équipements et d'un effort de recrutement d'agents de l'ordre public », s'est-il borné à dire. Le ministre de l'Intérieur, qui a pris le temps de récapituler tous les chiffres concernant le développement local et l'ensemble des mesures prises pour améliorer le service public, notamment, en formant davantage les walis et les chefs de daïra, n'a fourni aucune indication sur l'évolution de cette situation sécuritaire qui préoccupe de plus en plus les citoyens, surtout avec la multiplication d'attentats suicide dont le dernier en date remonte à vendredi 21 septembre. Attentat qui a été perpétré à Lakhdaria, à une soixantaine de kilomètres à l'est d'Alger et qui a fait neuf blessés dont deux employés d'une entreprise française de travaux publics et leur chauffeur italien. Si l'on s'en tient au communiqué de la présidence de la République, répercuté par l'APS, Bouteflika n'a pas demandé à son ministre un bilan exhaustif des résultats de la lutte antiterroriste, devant être renforcée après son discours devant l'état-major de l'armée en juillet dernier. Le chef de l'Etat s'est limité à exiger le respect des délais de réalisation des projets en cours. D'autres dossiers aussi importants que celui du code de wilaya et de la commune, en gestation depuis plusieurs années, ont été survolés.