La population de Bordj Samar, dans la commune de Chatt, a barré hier la route qui mène de l'aéroport d'Annaba à Dréan pour protester contre le manque d'eau. Les habitants n'en ont en effet pas reçu une seule goutte depuis un mois. Il y a une fuite si grosse sur la conduite d'adduction qu'elle la vide complètement. « On ne peut rien faire », auraient déclaré les responsables de l'ADE, car les travaux et la réparation sont au-dessus des moyens de l'entreprise qui cherche depuis plusieurs semaines à résoudre ce problème. Les habitants de Bordj Samar ont précisé qu'ils ont été amenés à recourir à cette solution extrême car il n'y a eu aucune réaction aux démarches qu'ils ont entreprises auprès des autorités locales et centrales et aux lettres qu'ils leur ont adressées. Dimanche, c'est la route de Besbès qui a été coupée à la circulation. Là encore, la population est sortie pour manifester son ras-le-bol d'être privée d'eau elle aussi depuis plus d'un mois. Une situation que l'on croyait bannie à jamais avec la mise en service de la station de traitement et de pompage qui alimente sept grandes communes de la zone ouest de la wilaya à partir du barrage de Mexa. Cette station, qui a coûté 70 milliards de centimes et inaugurée en grande pompe si l'on peut dire, est déjà à l'arrêt après moins d'un an de service. Les revendeurs d'eau et leurs citernes sont donc réapparus pour proposer le litre d'eau entre 1 et 2 DA. Sinon, il reste l'eau salée des puits contaminée par la surexploitation anarchique des eaux souterraines. A Kbouda, localité qui se trouve près de Sidi Kassi, en direction du chef-lieu, la RN44 a été barrée par la population pendant deux jours consécutifs, samedi et dimanche. Motifs multiples : pas d'eau, mais cela est une récurrence pour toutes les localités d'El Tarf, pas de transport scolaire, pas de transport du tout car les 60 bus qui font la navette entre El Kala et Annaba ne daignent pas s'arrêter pour les 5 DA que coûte la place et surtout parce que les Japonais de Coojal (autoroute Est-Ouest) qui construisent leur base de vie à proximité n'ont pas embauché les autochtones, comme d'ailleurs les entreprises en charge du projet hydroagricole « d'assèchement » des plaines inondables d'El Tarf. En fait, on s'est aperçu que les demandeurs d'emploi n'ont pas pris, par ignorance de la chose, la peine de s'inscrire à l'agence locale de l'emploi de Ben M'hidi où sont tenus de s'adresser préalablement tous les employeurs. Et pour finir, signalons que les quatre fourgons qui assurent le transport entre Raml Souk et El Kala se sont mis en grève hier parce que la direction des transports a délivré une cinquième autorisation d'exploitation à un nouveau transporteur.