Des carrés en parpaing coiffés de tôles de zinc, des égouts à ciel ouvert, des cloaques et des odeurs nauséabondes, des gamins courant à moitié nu : bienvenus au bidonville Jardina à Bachedjarah où près de 100 familles vivent dans un dénuement total. Mériem (44 ans) vivait à Médéa avec son mari et ses 6 enfants. « Un beau jour, il nous a mis à la porte. J'ai atterri à l‘association SOS femmes en détresse qui m'a portée secours ainsi qu'à mes enfants encore petits à l'époque. Aujourd'hui, j'occupe cette pièce dans ce bidonville. Je travaille comme femme de ménage et je gagne 3000 DA par mois. Ma famille et moi survivons que grâce à la générosité des gens. Nous sommes inscrits à l'APC de Bachedjarah pour le couffin du Ramadhan, mais nous n'avons rien vu venir à ce jour ». Et d'ajouter « Mon fils vient juste de sortir de prison pour vol à la tire. Sans boulot, j'ai peur de le voir commettre d'autres larcins. » Hedda, 31 ans, nous ouvre à son tour la porte de son bidonville : deux minuscules chambrettes en parpaing, plongées dans l'obscurité.