Un administrateur a été nommé provisoirement le 6 novembre par le ministre du Travail, Tayeb Louh, à la tête de la Mutuelle générale des travailleurs du secteur des travaux publics (MGTP). Cette décision intervient suite à la situation « illégale et illégitime » dans laquelle se retrouve aujourd'hui cette mutuelle. L'une des plus anciennes du pays, la MGTP n'a pas renouvelé ses instances organiques, à savoir un conseil d'administration et une commission de contrôle, depuis des années. La loi n° 90-33 relative aux mutuelles sociales stipule pourtant que le conseil d'administration et la commission de contrôle, deux organes souverains de la mutuelle, doivent être impérativement renouvelés tous les quatre ans. L'administrateur a trois mois devant lui pour préparer une « assemblée générale, laquelle procédera à l'élection du conseil d'administration et de la commission de contrôle », nous a fait savoir Chentour Saïd, président du conseil national consultatif de la mutuelle. Selon lui, il y aura un retour à la base, aux adhérents qui sont de plus de 30 000 travailleurs, pour « redonner la légitimité à la nouvelle direction ». La base élira l'assemblée générale. La nomination de l'administrateur est, selon M. Chentour, « une mesure conservatoire » qui vise à préserver les intérêts des mutuellistes. Il faut signaler que, depuis quelques années, les adhérents de la MGTP sont confrontés à de sérieux problèmes dus aux retards et défauts dans les remboursements des dossiers de maladies. Cette situation résulte de l'absence d'une instance légitime qui assure la bonne gestion de cette caisse.