A lgériennes, est un 55 minutes, une fresque historique sur les femmes combattantes de la première heure. Le réalisateur Djamel Sellani voulait raconter le combat de sa mère à travers des femmes anonymes. Trois se sont imposées dans son documentaire : Louisette Ighilahriz, Elliette Loup et Fatma Baïchi. Elles ne sont pas anonymes, mais leur témoignage bouleversant suffit à justifier le choix du réalisateur à vouloir zoomer sur celles-là en particulier. Lorsque la guerre a éclaté en 1954, elles se sont lancées dans la lutte, comme des hommes, avec courage et dévotion. Dans Algériennes, ces trois femmes courage racontent leur prise de conscience, leur rôle dans la lutte et ce qu'elles ont subi pour avoir accompli leur devoir. Leurs témoignages sont chargés d'émotion, particulièrement lorsque, sous l'œil de la caméra, elles revoient pour la première fois depuis 1957 les lieux qui ont marqué leur combat : la villa Suzini, l'école Sarouy, la prison de Barberousse... ou encore, le maquis de Chebli et celui de la Kabylie, où Louisette et Eliette revoient ceux et celles qui les ont aidées... Pour relater ces témoignages, le réalisateur a choisi la sobriété : des fondus enchaînés, des cuts et des plans d'ensemble et des photos ou des scènes d'archives pour illustrer des dates clés. Cette simplicité, tout en soulignant le réalisme du documentaire, fait ressortir toute l'émotion contenue dans les témoignages. Et pour preuve : alors que le générique marquait la fin de la projection d'Algériennes, mardi soir à la salle Zinet (OREF), des youyous accompagnèrent les applaudissements des nombreux spectateurs. Une fois la lumière faite, beaucoup iront saluer les trois protagonistes du documentaire, présentes dans la salle, pour leur témoigner de l'admiration et leur dire l'émotion qu'elles ont suscitée dans ce film. Algériennes a été diffusé en avant-première mondiale par la chaîne belge RTBF le 28 octobre dernier. Une seconde version, plus longue, est en cours de montage. Elle sera prête pour début 2005, selon le réalisateur.