C'est un scénario ouvert qu'a emprunté la course électorale au sein des formations politiques participationnistes à Constantine. En effet, et contrairement aux pronostics donnant le FLN gagnant à cause de son hégémonie établie, un changement spectaculaire de situation vient de chambouler les cartes livrant le parti de Belkhadem à des affrontements internes capables de réduire sensiblement ses chances. Les observateurs prédisent déjà la division par deux de ses sièges au sein des assemblées face à des adversaires ambitieux, notamment le RND qui a fait preuve d'un pragmatisme remarquable dans la confection de ses listes. Chez le FLN, la scission née au lendemain de l'annonce des noms choisis pour représenter le parti au prochain rendez-vous électoral continue de plus belle. La protestation des cadres et militants, qui sont allés exprimer bruyamment leur mécontentement devant le siège d'El Biar, n'a pas donné de résultats, menant les choses au pire. L'absence de transparence a poussé d'ailleurs Dr Mehsas, candidat à l'APW qui s'est retrouvé à la troisième position au lieu de la première, à démissionner, lui dont la personnalité pourrait se tailler une bonne part de l'électorat. Le groupe des frondeurs a par ailleurs fondé, à l'issue d'une assemblée générale tenue mercredi, une coordination de wilaya qui agira désormais en parallèle avec la mouhafadha reniée. Népotisme est le mot qui revient le plus pour qualifier la méthode avec laquelle a été mené le travail de la commission incriminée. Face à la débâcle annoncée du FLN, c'est le parti d'Ouyahia qui, contrairement à toute attente, semble avoir bien ficelé son jeu. Tirant les leçons de ses précédents échecs à Constantine, le RND a présenté une liste dominée par les universitaires et ouverte sur la société. Des noms comme Farouk Bellagha, ancien directeur de la Radio régionale ou encore Samia Benabbès, universitaire et membre du CNES, font croire à un vent de renouveau soufflé par les directives d'Ouyahia qui a pris même le risque d'écarter les anciennes figures, quitte à fâcher les plus farouches parmi elles. L'autre outsider, le MRN, semble faire les frais de ses dissensions internes. Pourvu pourtant d'une assise électorale importante qui lui a permis de décrocher la deuxième place en 2002, l'ancien mouvement de Djaballah a eu de la peine à compléter ses listes pour ne prétendre enfin qu'à six communes. Les autres listes, représentant l'APW et l'APC de Constantine, sont arrivées quelques minutes après minuit, dernier délai du dépôt. A moins d'une réponse favorable au recours déposé auprès du ministère de l'Intérieur, le MRN sera absent à Constantine des principales assemblées. De son côté, le PT, parti avec des ambitions importantes cette fois, a brisé son élan suite au coup porté par la direction nationale aux principaux animateurs qui ont fait tout le travail des mois durant pour préparer les listes. Ces derniers qui se sentent trahis devront déposer aujourd'hui une plainte auprès du procureur de la République pour s'opposer aux nouvelles listes et une autre pour faux et usage de faux contre la députée du PT à Constantine pour avoir gardé leur nom sur les listes sans leur approbation.