Décrié pour l'état de délabrement avancé de certaines de ses structures, montré du doigt pour ses équipements médicaux, souvent en panne, et pour le manque d'humanisme dans l'accueil et la prise en charge des malades, le secteur de la santé serait en voie de se réconcilier avec ses concepts fondamentaux, dont la qualité d'accueil et de soins et l'accessibilité aux équipements lourds, selon Mohamed-Nacer Damèche, directeur de la santé et de la population de la wilaya de Constantine. Se défendant de toute langue de bois ou d'une quelconque politique de l'autruche, le premier responsable du secteur persiste et signe dans sa conviction que depuis l'année 2005 des avancées importantes sont enregistrées dans le domaine de la santé, notamment, nous dit-il, dans la mise en œuvre d'un vaste programme de réalisation et de réhabilitation de centres et d'unités légères de santé, d'acquisition et de modernisation des équipements de soins pour l'ensemble des structures de santé, ainsi que la réalisation de nouvelles structures légères dans les zones rurales et dans les localités déshéritées. Citant quelques indicateurs sanitaires, qui étayent ce bond en avant, il évoquera entre autres le gain de 340 lits supplémentaires à l'horizon 2008, fruit de la rétrocession au secteur public de l'hôpital de Didouche Mourad et la mise à disposition, à l'échéance 2008/2009, d'un complexe mère-enfant de 80 lits, dont les travaux sont prévus pour le début de l'année prochaine. Domiciliée à la nouvelle ville Ali Mendjeli, cette structure, qui a bénéficié d'une enveloppe de 600 millions de dinars devra favoriser la réduction du taux de mortalité infantile qui est passé, d'après les chiffres en notre possession, de 23 décès pour 1 000 naissances en 2004, contre 17 pour 1 000 en 2007. Une performance rendue possible, précise le DSP, notamment grâce au programme national de périnatalité et de néo-natalité initié par le ministère de tutelle. S'agissant du programme de réalisation de centres de santé (polycliniques), l'objectif visé est de parvenir à 1 centre pour 25 000 habitants, loin de la couverture actuelle qui est de 1 centre pour 53 790 habitants. Trois centres sur les six programmés ont été réceptionnés, et sont déjà opérationnels. Erigée à la cité Boussouf, la première de ces structures a bénéficié d'une enveloppe de 38 millions de dinars. Il a fallu débourser 40 millions de dinars pour réaliser la seconde polyclinique, implantée dans le secteur urbain des Mûriers, et pas moins de 80 millions de dinars pour venir à bout de celle de Boumerzoug, qui abrite par ailleurs une maison du diabétique, la deuxième du genre après celle de Bellevue. En outre, il est prévu la réception, au mois de mars prochain, de deux autres centres de santé, dont le coût global est de 90 millions de dinars, l'un à Aïn Smara et l'autre à la cité Sissaoui. Domiciliée à la nouvelle ville Massinissa, la 6e polyclinique, inscrite dans ce canevas pour un montant de 50 millions de dinars, devra être réceptionnée au mois de juin 2008. En matière de réhabilitation des structures de santé, et en particulier les actions menées en faveur des unités légères, la feuille de route de la DSP affiche la réalisation, à ce jour, de 42 opérations dont le coût global est estimé à 250 millions de dinars, nonobstant les frais engagés pour l'acquisition de plateaux techniques en rapport avec l'importance des structures concernées.