La mouhafadha FLN de Constantine, qui dénonce “la complicité” de l'administration dans la campagne de déstabilisation dont fait l'objet le parti depuis quelques semaines, a décidé de saisir la justice dans le cas du “mouvement du changement et du renouveau”, un groupe d'exclus de ses rangs il y a plus d'une année, au motif d'usurpation d'identité. Car les invitations concernant la tenue du conclave régional dans la journée de jeudi, au Palais de la culture Malek-Haddad, envoyée par cette organisation qui vient de se doter d'un local, portent comme en-tête l'inscription “Mouhafadha du FLN”. Ces déclarations ont été tenues lors d'une conférence de presse au siège de la mouhafadha, animée par plusieurs membres du bureau politique, du comité central, de députés et de mouhafadhs. Cette réaction est intervenue au lendemain du regroupement régional organisé par plusieurs comités de soutien au programme de Bouteflika, sous la houlette des exclus FLN. Gonflés à bloc, a priori, après la visite présidentielle effectuée dans la région durant la semaine écoulée et par les contacts privilégiés qu'ils y auraient eu, ces inconditionnels de la candidature de Bouteflika à la prochaine joute présidentielle, se sont déplacés de Tébessa, Oum El-Bouaghi, El-Tarf et d'autres wilayas de l'Est, pour tenir conseil et se concerter avant d'aller “au congrès rectificatif” où Ali Benflis serait invité à venir s'expliquer, selon les propos tenus par les organisateurs dont l'ex-députés Abderrachid Boukerzaza. L'objectif de cette réunion qui ne saurait être fortuite, à laquelle d'ailleurs ont pris part d'anciens députés et mouhafadhs, à l'image de Mustapha Bouallègue ou de Djamel Benhamouda, s'inscrit dans la droite ligne des contestataires des résultats du 8e congrès du FLN, tenu en mars dernier. D'ailleurs, la résolution finale de la rencontre fait état de l'annulation de ses résultats et appelle l'administration à se saisir des recours et surtout “à la constitution de structures partisanes en parallèle à celles existantes”. Si ces derniers semblent sûrs de l'issue de leur action, ce qui ne laisserait place à aucun doute sur l'influence des parties les soutenant, au niveau de la mouhafadha, en revanche aucun sentiment d'inquiétude n'est manifesté. Les conférenciers qui ont réuni les représentants locaux de la presse se disent confiants et s'agrippent “la légitimité de leur parti, du congrès et de ses résultats”. Pour M. Kahoul Bouzid du comité central, le parti serait “à l'abri de toutes les gesticulations des troublions locaux et nationaux”. Il égrènera une série de noms connus et moins connus pour les désigner en tant qu'instigateurs des turbulences qui ont pris pour cible son bord politique. De Abdelkader Hadjar à Saïdani, en passant par Saïd Barkat, l'orateur exhumera, par endroits, leur passé de militants ou de personnalités publiques, particulièrement “leur participation et leur satisfaction exprimée publiquement sur le bon déroulement du 8e congrès”. Et de conclure que la volte-face affichée depuis “est motivée par le fait de leur non-désignation au sein du comité central”. La formation de Benflis dispose de 53 mouhafadhas et de 1 600 kasmas... “Seule celle de Mascara aurait changé de main”, précisera-t-on comme pour certifier que “la maison FLN serait imprenable en dépit de toutes les tentatives”. N. D.