Ne reculant devant rien pour miner la réunion internationale pour la paix prévue avant la fin de cette année à Annapolis, près de Washington, mais sans trop offenser son principal allié américain, dont c'est l'idée, l'Etat hébreu, qui mène une politique provocatrice a l'égard des Palestiniens, continue à travers les médias, à tenir un discours qui laisse à peine entrouverte la porte à une solution du conflit. Ghaza : De notre correspondant Pour la bande de Ghaza, déclarée entité hostile par le gouvernement israélien depuis son contrôle par le mouvement islamiste Hamas, depuis son coup de force de la mi-juin, la politique est claire. Les agressions armées, l'état de siège, le blocus général, des mesures de punitions collectives contre la population civile comme celle prises, jeudi, par Ehoud Barak, le ministre de la Guerre, de diminuer progressivement l'approvisionnement de cette enclave palestinienne en courant électrique et en carburant. Le ministre israélien de la Défense, « a approuvé les recommandations des responsables de la défense pour des coupures périodiques d'électricité et des limitations dans les livraisons de carburant, en raison de la poursuite des tirs de roquettes contre le sud d'Israël », a indiqué un porte-parole du ministère. Selon lui, ces mesures, les premières du genre depuis le début de l'Intifadha fin septembre 2000, sont applicables sans approbation du gouvernement. Cette décision ne fera qu'augmenter les souffrances quotidiennes vécues par un million et demi de Palestiniens pris en otage dans ce territoire assimilable à une grande prison, où il est difficile, pour ne pas dire impossible, de s'évader. Quant aux assassinats et aux incursions, ils n'ont jamais cessé. 11 500 prisonniers palestiniens Les forces spéciales israéliennes, qui opèrent intensément dans les zones limitrophes de la ligne de démarcation entre la bande de Ghaza et le territoire israélien, ont tué sept Palestiniens et blessé plusieurs autres en moins de 24 heures. Parmi les victimes, trois sont du Djihad islamique, deux du Hamas et trois civils. Quant à la Cisjordanie où le président Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne tiennent le contrôle des villes et des villages, Israël ne fait rien pour faciliter le quotidien des citoyens. Les centaines de barrages militaires, où les soldats israéliens multiplient les actes d'humiliations contre la population civile, sont toujours là, malgré les promesses de les diminuer d'une façon sensible en signe de bonne volonté à l'égard du président Abbas, qu'ils qualifient de partenaire pour la paix. Malgré les difficultés avec le mouvement Hamas et le coup d'Etat militaire contre ses forces à Ghaza, Israël ne fait rien pour consolider l'Autorité de Mahmoud Abbas. Au lieu de trouver une solution aux problèmes des 11 500 prisonniers et tout en sachant que ce dossier est du ressort du président, le gouvernement israélien continue les arrestations. Pis, les mesures répressives sont de plus en plus fortes à l'intérieur de ces prisons.Sur le plan politique, la situation n'est pas meilleure. Avant même leur rencontre d'hier dans la partie ouest de la ville d'El Qods, la deuxième en ce mois d'octobre, Eho ud Olmert, Premier ministre israélien le plus impopulaire depuis la création de l'Etat hébreu, a tenu à mettre un bémol dans l'espoir de voir une solution proche au conflit. « Nous ne voulons tromper personne en présentant Annapolis comme un évènement qui scellera la paix entre nous et les Palestiniens. Nous n'en sommes pas encore là », a-t-il dit devant des collecteurs de fonds juifs. Comme de coutume, le côté israélien anticipe en essayant de faire porter la responsabilité de tout éventuel échec aux Palestiniens. A la tête d'une Autorité palestinienne, qui ne contrôle pas l'ensemble de ses territoires, le président palestinien fait face à un partenaire qui refuse la paix et qui ne croit qu'en la violence et à la répréssion. La patience d'Abbas a atteint ses limites et on risque de le constater très prochainement.