Même si les autorités locales ont tendance à minimiser la catastrophe due aux intempéries de la nuit du dimanche et de la journée du lundi (qui ont fait pour rappel un mort à Oran), le drame pour les populations est réel. La situation à El Ançor, à l'ouest d'Oran, est plus préoccupante, car ce sont une soixantaine de personnes pour une dizaine de familles qui ne pouvaient pas, jusqu'à hier, rejoindre leurs maisons en raison des inondations. Dans certains cas, hormis des effondrements partiels, les coulées de boue se sont accumulées parfois sur 1,5 m de hauteur. Certaines familles ont perdu tout leur mobilier. Avant-hier en fin de journée, la population d'Oran a été surprise par une pluie torrentielle qui n'a heureusement pas duré longtemps après pourtant toute une journée de soleil. Hier, alors que le wali d'Oran devait se déplacer vers la corniche oranaise, jusqu'aux Andalouses, pour une inspection, c'est le chef de daïra qui a dû s'entretenir avec les sinistrés d'El Ançor. Un camion chargé de tentes, couvertures et autres produits de première nécessité a été acheminé sur les lieux. Pour eux, aucun relogement n'est prévu, mais les autorités leur ont promis des aides après une évaluation devant être menée par les services techniques et au cas par cas. Le rapport détaillé sur l'état des lieux des sinistres et dégâts dus aux intempéries a été demandé la veille lors d'une réunion ayant regroupé tous les chefs de daïra et autres parties concernées. Le plan d'urgence n'a pas été déclenché, mais des décisions ont été prises concernant notamment la possibilité de relogement mais limitée uniquement aux familles dont les maisons seront complètement détruites. Le secteur agricole a également fait les frais des fortes pluies qui se sont abattues sur la région. Hormis l'inondation des terres agricoles et son incidence sur la production, ce sont les éleveurs qui ont été touchés avec la perte de plus de 150 ovins. Plus de 80 mm de précipitations ont été enregistrés à Oran cette nuit-là et plus de 90 mm à Arzew, une autre localité touchée par le sinistre avec les désagréments causés aux habitants du vieux bâti, mais aussi à la circulation. Le tronçon reliant ces deux grands pôles urbains n'a pas résisté à la force des averses avec son lot d'éboulements et de coulées de boue.