En dépit de la cacophonie et de l'anarchie ambiantes, le marché de gros de fruits et légumes demeure une aubaine inespérée pour des milliers de sans-emploi. L'exclusion scolaire, conjuguée aux licenciements collectifs, amplifie chaque année le volume du chômage. Les perspectives de travail faisant outrageusement défaut, une frange importante de chefs de familles et de jeunes, ayant perdu leur emploi, se rabat sur le marché de gros en quête de quelque profit. Les opportunités de grignoter quelques gains substantiels sont omniprésentes, pour peu que l'on se résolve à retrousser ses manches. Commerce florissant dans la boue Mais voilà que depuis quelques années, ce grand pôle de négoce, pourvoyeur de réelles opportunités de survie et véritable planche de salut pour la municipalité, bat de l'aile. Sa réhabilitation effective et la réorganisation des activités, tant attendues, sont restées un simple vœu pieux. Et dire que cette structure commerciale, ayant bénéficié d'une enveloppe avoisinant les 50 millions de dinars au titre du PCD 2006 devrait être rénovée de fond en comble. Il y était prévu, notamment, la réalisation de l'extension sud sur 3 ha, la restauration du dédoublement de la RN5 jouxtant l'enceinte du marché, l'AEP, le bitumage, l'éclairage public, et l'installation de quelques infrastructures d'accompagnement. Une opération d'assainissement du réseau d'évacuation des eaux pluviales a certes été initiée par l'ONA, tout comme le goudronnage des allées de l'enceinte du marché, mais est-ce une fin en soi ? D'autant plus qu'aux moindres précipitations, une avalanche de carences et d'anomalies récurrentes est mise à nu à travers la réapparition de la gadoue, des cloaques et des montagnes d'immondices et d'avaries agricoles. Le constat est si poignant que pour « se frayer un bout de chemin au milieu de ce marécage à ciel ouvert, il est expressément recommandé de s'armer d'une paire de bottes qui vous arrive aux genoux », ironise-t-on. Une gestion approximative Taxé d'entité commerciale à vocation régionale, le marché de gros marque le pas, ces dernières années, face à l'impéritie des responsables qui en ont la charge. Les exécutifs communaux, qui se sont relayés depuis des lustres à son chevet, n'ont pu le mettre au diapason des grands pôles commerciaux, où la propreté des lieux, la sécurité des biens et des personnes, et la fluidité des activités et des transactions est une vertu cardinale. L'endroit s'apparente hélas à un énorme capharnaüm, quand bien même l'opération d'installation de carreaux bat son plein avec153 unités opérationnelles sur 205. Selon le directeur du commerce, Brahim Khidri, les choses iront mieux avec l'exécution du programme sectoriel de réhabilitation de 3 marchés de détail (Mila, Ferdjioua et Teleghma), ainsi que le marché de gros de Chelghoum Laïd, moyennant 124 millions de dinars. Ce dernier sera doté d'un bloc administratif renfermant une brigade phytosanitaire, une brigade de la DCP, un service de sécurité, ainsi que deux chambres froides et une bâche à eau. Est-ce pour autant l'amorce de la vraie réhabilitation et la fin du calvaire de milliers d'opérateurs ? Attendons pour voir !