L'Algérie ne profite pas assez des accords de libre-échange conclus avec plusieurs pays ou blocs qui ouvrent leur marché aux produits algériens, car ces produits ne répondent pas aux normes internationales, a indiqué le directeur général d'Algex, M. Benini, dans un entretien à l'APS. Il a rappelé que « plusieurs accords ont été conclus par l'Algérie avec des blocs ou des pays qui ouvrent leur marché aux produits algériens ». Il en est ainsi de l'accord d'association avec l'UE qui n'est pas rentabilisé. « Nous avons beaucoup de difficultés à placer les produits industriels, mais il y a beaucoup de possibilités pour nos produits agricoles frais et agroalimentaires qui sont déjà sur le marché européen, certes en faible quantité, mais que nous tentons de développer avec l'aide des institutions européennes, notamment dans le cadre du programme MEDA pour la mise à niveau », a indiqué M. Benini. A titre d'exemple, l'exportation de certains produits agricoles vers l'UE n'a pas atteint les 10% des quantités de référence du contingent, malgré le démantèlement tarifaire, car d'autres obstacles existent comme les obstacles non tarifaires, à savoir les normes. « Le produit algérien ne répond pas aux normes internationales » ou encore « le potentiel à l'exportation existe en termes de disponibilité, mais pas toujours en termes de standard, de qualité et d'emballage » a-t-il déploré. L'Algérie exporte toutefois des quantités appréciables de poissons vers l'UE, soit environ 10 millions d'euros par an de crustacés essentiellement la crevette. D'autres accords conclus ou en cours de conclusion pourraient ouvrir des perspectives aux produits agricoles et industriels algériens tels que l'accord sur la zone de libre- échange (ZLE) arabe que l'Algérie a signé, mais qui n'est pas encore entré en vigueur. Autre possibilité majeure d'exportations, le marché américain est, pour lui, une « bonne opportunité », surtout que les Etats-Unis ont accordé à l'Algérie, dans le cadre des négociations bilatérales pour l'accession à l'OMC, le bénéfice du système généralisé de préférences commerciales que les pays développés accordent aux pays en développement. Plus de 3000 produits sont concernés par ce système, soit par le biais des exonérations, soit à travers des réductions tarifaires pour l'accès au marché américain. Par ailleurs, des négociations pour conclure un accord de libre-échange avec la Turquie sont prévues prochainement étant donné que ce pays est membre de l'Union douanière européenne, et un autre est en perspective avec la Tunisie, a révélé M. Benini. Le marché africain constitue un « débouché naturel » pour les produits algériens, a ajouté M. Benini.