Des problèmes pédagogiques aux carences d'intendance, l'année universitaire fait déjà grincer des dents. Le début de la semaine a été, le moins que l'on puisse dire, mouvementé dans bon nombre de facultés, ainsi qu'au niveau de la direction des oeuvres universitaires où le torchon brûle entre la direction et le collectif des travailleurs, qui ont bloqué dimanche dernier les issues de leur administration en guise de protestation contre leur direction qui ne veut pas, selon eux, dialoguer avec le partenaire social, lequel lui a exposé moult problèmes socioprofessionnels restés en suspens, accentuant par là même la précarité de nombreux salariés dont bon nombre attendent, comme souligné dans l'une de nos précédentes éditions, une utopique titularisation. Ne voyant rien venir, une centaine d'étudiants en chirurgie dentaire, souffrant du manque d'équipements et de produits indispensables à la réalisation de travaux pratiques ont, quant à eux, observé lundi un sit-in devant le siège de la wilaya. Excédés, ils diront à ce propos : « Notre déplacement au siège de la wilaya s'imposait, d'autant que nos responsables pédagogiques n'ont pas tenu leurs engagements. Devant le manque, ou la défectuosité des équipements qui ne répondent d'ailleurs plus aux attentes des futurs dentistes, qui ne bénéficient, qu'on le veuille ou non, d'aucune formation digne de ce nom, il est désormais impossible de fermer l'œil sur des carences qui se répercuteront dans un avenir proche sur nos prestations ». « Les problèmes de consommables et d'encadrement soulevés par les étudiants ne sont pas propres à l'université de Sétif », affirme un enseignant, qui a bien voulu éclairer notre lanterne, alors qu'on n'a pas pu joindre le chef de département, malade, semblerait-il. La faculté des sciences économiques a connu, le jour même, un débrayage. L'administration, qui a voulu entamer la série des travaux dirigés (TD), n'a pas été suivie par les étudiants, lesquels voient en cette mesure un reniement des engagements pris dernièrement par les responsables ayant, nous dit-on, accepté de différer le début du TD, le temps que les résidents, toujours pas logés, soient hébergés. Comme un malheur n'arrive jamais seul, une importante masse d'étudiants a tenu à exprimer son courroux au sujet du transport.« La vétuste flotte, en panne le plus souvent, pose problème aux étudiants, obligés dans de nombreux cas, de parcourir le reste de la distance à pied », tiendront à souligner nos interlocuteurs, qui demandent l'implication des pouvoirs publics, lesquels doivent se pencher, selon eux, sur un volet pour lequel l'Etat dépense de grosses sommes. » « Ces engins, dont certains n'offrent même pas le minimum de confort ou de sécurité, doivent être retirés de la circulation », martèlent les étudiants, nous poussant à remettre sur le tapis la question de la régie du transport qui devait entrer en fonction depuis belle lurette, mais l'APC, n'ayant pas octroyé une aire de stationnement, a bloqué le projet qui aurait, dans une certaine mesure, atténué les difficultés des étudiants et des usagers du transport en commun. « La gestion d'un campus d'une telle envergure n'est pas chose aisée », souligne, sous le sceau de l'anonymat, un cadre qui n'omet pas de mettre le doigt sur la faiblesse des crédits alloués pour l'entretien d'une gigantesque institution, dépourvue d'un centre d'affaires (restaurant, boutiques, agence postale, cyberespace, cafétéria et autres) devant supplanter les vendeurs à la sauvette qui se sont installés en maîtres des lieux pour lesquels l'Etat a injecté des milliards et des milliards. « Ne clochardisons pas tout ce qui est beau ! », tels sont les propos d'un groupe d'universitaires, dépités par lesparadoxes...