La colère qui sourdait avant-hier dans l'enceinte même de la cité universitaire des filles Nahas Nabil de Constantine a dégénéré hier pour déborder dans la rue. Effectivement, les étudiantes ne voyant venir aucune réponse à leurs revendications pour l'amélioration de leurs conditions de vie au sein de la résidence ont carrément fermé la route, et ce, durant toute la matinée ; il a fallu l'intervention des forces de police pour les repousser à l'intérieur de l'enceinte. Abordées, quelques étudiantes ont réitéré leur ferme intention de ne pas baisser les bras, elles restent convaincues que seule une action radicale peut amener les responsables à réagir enfin par la prise en charge sérieuse des problèmes qui caractérisent leur quotidien. Les conditions désastreuses d'hébergement, avec notamment l'absence d'hygiène à l'intérieur et à l'extérieur des pavillons, l'absence de chauffage, l'humidité, les égouts à ciel ouvert et les odeurs nauséabondes, ainsi que l'état délabré des sanitaires, sans compter les problèmes liés au transport et à l'insécurité aux abords des résidences, sont leur lot quotidien. Le directeur de la cité universitaire Nahas Nabil avait promis publiquement, avant-hier, que dès le lendemain, tous les chauffages seraient réparés et en état de fonctionner. Cependant, les étudiantes n'ont rien vu venir, ce qui n'a pas manqué de les irriter un peu plus. La réponse est que les faits sont là puisque, à rebours des petits calculs des responsables de la résidence, le mouvement de protestation des résidentes va vers une radicalisation et un durcissement dont les conséquences auront certainement un impact des plus désastreux sur toute la situation du secteur de l'enseignement supérieur. « Une tournure malheureuse dont on pouvait faire l'épargne en s'assurant une gestion raisonnable des œuvres universitaires et de la crise qui couvait depuis un certain temps déjà », dira une gréviste.