On ne devrait plus construire un ouvrage stratégique sans isolateur parasismique, tant la technique, utilisée aujourd'hui de par le monde, constitue le meilleur moyen d'assurer la sécurité des constructions contre les séismes. » C'est en ces termes que le PDG du Contrôle technique des constructions (CTC) de Chlef, Hamid Azzouz, a résumé hier, lors d'une rencontre organisée à Alger sur le thème des « Procédés et produits technologiques pour le bâtiment », les avantages qu'offre l'isolation parasismique, une technologie nouvellement introduite en Algérie mais qui demeure à ce jour au stade de l'expérimentation. En effet, le CTC-Chlef a récemment finalisé la construction du siège de son agence à Aïn Defla, construit sur des isolateurs sismiques. Deux projets similaires seront bientôt lancés à Tipaza et Alger où l'activité sismique est connue pour être assez forte. Utilisés de plus en plus durant les deux dernières décennies comme une méthode pouvant améliorer la résistance des constructions aux séismes, les isolateurs parasismiques « constituent actuellement une avancée technologique bien établie et acceptée dans plusieurs pays exposés au risque sismique tels que le Japon », explique M. Azzouz. Le rôle des isolateurs parasismiques, insérés à la base d'une structure consiste à faire, lors d'un séisme, « déplacer la construction latéralement et doucement comme un bloc rigide ». Cette particularité fait de cette technique « une solution adéquate non seulement pour les bâtiments stratégiques qui doivent continuer à fonctionner, même lors de séismes violents, mais aussi les bâtiments à forte densité de population et les écoles en particulier », estime M. Azzouz. Selon lui, les isolateurs les plus utilisés de nos jours sont les supports en caoutchouc naturel. Pour se lancer dans ce type de construction, le CTC-Chlef a dû faire appel à un partenaire malaisien, la société MRB, pour se faire approvisionner en isolateur fabriqué à base de caoutchouc. « Ce produit n'est malheureusement pas disponible en Algérie. Je crois savoir, cependant, qu'un industriel algérien serait en négociation avec des partenaires étrangers pour le fabriquer en Algérie », souligne le PDG. Pour lui, ce produit en caoutchouc qui a « un fort amortissement constitue une solution simple et économique, ne nécessitant aucune maintenance ». Il fera savoir à ce propos que l'expérience en Chine a montré que même pour des bâtiments ordinaires tels que ceux à usage d'habitation, l'isolation parasismique a permis d'économiser de 1 à 20% sur les coûts de construction. Le seul inconvénient qu'il présente est qu'« il ne permet, une fois installé, aucune transformation sur la structure », conclut le même responsable.