Timidement entamée, mais dans l'indifférence relative des citoyens, la campagne pour le renouvellement des assemblées locales, à J-4, a carrément pris de la vitesse, à voir l'entrain qui caractérise les principaux protagonistes. Au delà des discours tenus par les chefs de file à l'endroit de potentiels électeurs, le FLN et le RND semblent avoir émergé du lot en jouant à fond la proximité pour convaincre du bien fondé de la démarche. Abdelhadi Mohamed, pour le FLN, et Bekki Omar, pour le RND, dans la commune de Tiaret, ont été à bien des égards les deux figures de proue d'une campagne bien singulière. Une campagne exécutée au pas de charge, où l'un et l'autre des deux candidats a été jusqu'à faire du porte-à-porte pour dire, l'un son vœu de « valoir à chaque électeur, une fois élu, un retour d'écoute sur fond de promesses d'un relogement, d'un job, si ce n'est d'une Omra » et l'autre, la « quête d'un cadre de vie meilleur pour la ville ». Avec force propos et autour de « Zerda » et de « café », souvent à l'aide de distribution gracieuses, tenez vous bien, d'une bouteille d'huile et d'une boite de tomate, les deux prétendants à l'accession à la « magistrature locale » ont évoqué jusqu'à la moindre préoccupation citoyenne. Depuis la source, à jamais perdue, qu'« on jure de faire rejaillir » jusqu'au statut du citoyen Tiaréti qu'il faudrait reconquérir, tout est matière à débat. Tout est donc prétexte à titiller les fibres de chacun des 404 000 votants. Populisme La bataille pour remplacer le FLNiste Mohamed Amine Hallouz s'annonce toute aussi dure et gare à celui qui ose le pronostic qui demeure à l'égal de l'aura de chacun des deux candidats, mais aussi des casseroles qu'ils traînent. Bekki Omar, ex-P/APC et ex-DEC désavoué par l'Administration, qui se « serait trompée sur son compte » à propos de la gestion du foncier urbain dans la cité et surtout honni par son propre parti qui en est venu à l'aduler cinq années plus tard, semble avoir ciblé ses fans à l'aide de discours quelque peu empreint de populisme. Son adversaire du jour, syndicaliste au long cours, nouvellement intronisé à la tête de l'union de wilaya – UGTA, semble privilégier le pragmatisme en s'appuyant sur les « prétendues erreurs » de son antagoniste, non sans évoquer certaines tares qui avaient conduit à la défiguration de l'urbanisme dans la cité et dans des quartiers éponymes qui portent malheureusement bien leurs noms, comme « Ettefah, Rahma, Nahla ou Sonatiba ». Mohamed Abdelhadi, dans sa quête à plus de voix, a joué à fond les cartes égrenant la clochardisation de la ville, le plan de circulation de la ville, le parc zoologique, les espaces verts, le sport et surtout les finances à améliorer et pour lesquelles il présente son co-listier, fiscaliste avéré qui ne se fait plus prier pour parler d'un plan à même de valoir plus d'argent à la collectivité.