Il est plus que temps que l'espace aérien algérien s'ouvre à la concurrence. La situation de monopole dont jouit la compagnie Air Algérie n'en finit pas de ternir l'image du transport aérien en Algérie. Ghardaïa. De notre envoyée spéciale. L'aéroport de Ghardaïa est, ces derniers jours, le théâtre du laisser-aller dont fait preuve la compagnie nationale, au grand dam des passagers victimes des interminables attentes et annulations de vols. Depuis dimanche dernier, l'aérogare Moufdi Zakaria n'a pas vu planer un avion, excepté un seul hier en partance vers Hassi R'mel pour quelques chanceux passagers. Rien que pour la journée de lundi, trois vols ont été annulés, purement et simplement, à cause de pannes successives des appareils ATR qui desservent cette partie du pays. Encore une fois, les usagers du ciel n'ont trouvé aucun représentant de la compagnie pour s'excuser de ce désagrément et encore moins pour leur expliquer les raisons de ces annulations successives. A l'exception des services de police présents sur les lieux, aucune autre instance n'est disponible pour orienter les gens. Hier encore, le même scénario s'est répété, et nous en fûmes témoins. Alors que nous avions eu dans la matinée l'assurance de la disponibilité du vol en partance vers Alger auprès de l'agence de la compagnie nationale située en plein cœur de la ville de Ghardaïa, grand fut notre étonnement de constater à l'aéroport l'annulation de ce vol. Nous n'en étions pas les seules victimes. Un amas de valises jonche l'entrée de l'aéroport, la déception se lit sur les visages défaits des passagers que nous croisons. Un groupe de touristes japonais a vu complètement se chambouler le circuit touristique dont il devait bénéficier grâce à une agence de voyages. « Nous avions prévu de partir pour le Grand Sud à partir d'Alger pour arriver à Tamanrasset puis remonter sur Djanet, le 25 novembre dernier, à notre arrivée à l'aéroport, on nous informe que le vol a été annulé », nous explique la représentante de l'agence Visa-Travel qui s'était chargée de concocter un voyage inoubliable pour ses clients japonais. Ce voyage sera bel et bien inoubliable, non pas grâce à un circuit touristique des plus élogieux en Algérie, mais à cause du manque de savoir-faire en matière de transport aérien. « Depuis dimanche, j'ai improvisé un circuit à Zelfana afin de faire oublier à mes clients ce malheureux incident. On est revenus comme on nous l'a dit, ce mardi, c'est-à-dire le 27 novembre, à l'aéroport pour prendre notre avion, et malheureusement, rebelote. De 7h du matin, heure de notre arrivée ici, ce n'est qu'à 14h qu'on est informés qu'il n'y a pas d'avion », nous dit notre interlocutrice dont les traits du visage dévoilent une forte déception. « Je me vois maintenant obligée de revoir tout mon programme. Je dois donc partir par route à Ouargla et annuler tout le circuit pour le Grand Sud », regrette la représentante de Visa-Travel. Est-ce là l'image de l'Algérie touristique qu'Air Algérie veut donner aux quelques prétendants encore attachés à visiter notre pays ? Le constat n'est plus à faire, il est même largement consommé par cette première vitrine du tourisme qu'est le transport aérien.