La libre circulation des personnes est en effet un volet humain essentiel de la refondation des relations franco-algériennes dans la mesure où des millions de Français ont un lien personnel et charnel avec l'Algérie, alors que la communauté algérienne en France est de loin la plus importante communauté étrangère présente sur le sol français. De l'autre côté, autant d'Algériens ont des attaches familiales en France. A Paris, on affirme que « le président Sarkozy attache une grande importance à la circulation des personnes entre nos deux rives de la Méditerranée en parallèle avec un renforcement de la lutte contre l'immigration clandestine ». Et de rappeler que les échanges humains constituent le troisième volet du partenariat d'exception que propose la France à l'Algérie et dont les deux chefs d'Etat discuteront dès aujourd'hui. A l'issue de son entretien, le 24 novembre, avec son homologue français, Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, a affirmé dans un point de presse : « Nous avons évalué la libre circulation des Français et des Algériens qui se rendent visite les uns les autres de part et d'autre de la Méditerranée dans un rythme que nous considérons comme étant plus bas que ce qu'il pourrait être. » M. Medelci a aussi relevé « cette contradiction, s'il en est, à savoir que dans un monde qui mondialise les marchandises et les capitaux, nous constatons dans le même temps des restrictions de plus en plus lourdes sur les mouvements des personnes ». Il a cependant précisé que Paris et Alger sont en phase « intellectuellement et politiquement » pour améliorer la fluidité de circulation des personnes entre les deux rives. Les procédures de délivrance des visas par les services consulaires français sont depuis quelques mois entrées dans une phase de simplification. Ainsi, les demandes de visas ne sont plus examinées à Nantes à titre préliminaire, mais directement à Alger. Par ailleurs, l'ambassade de France à Alger est en train de renforcer encore plus ses moyens pour que le nombre de fonctionnaires habilités à traiter les dossiers soit augmenté. « Sur ce chapitre-là, nous sommes en phase, nous allons non pas vers l'idéal parce que l'idéal ce serait qu'il n'y ait pas de visas du tout, l'idéal ce serait que l'on revienne à 1989 à un moment où plus d'un million d'Algériens visitaient la France, ce chiffre est aujourd'hui beaucoup plus réduit, alors qu'on aurait pu s'attendre que la mondialisation, que tout ce qui nous unit pouvait nous permettre d'aller au contraire de l'avant », a indiqué le chef de la diplomatie algérienne. Pour dire ensuite que « nous faisons de notre côté une invitation à tous ceux qui souhaitent venir en Algérie, les hommes d'affaires comme les autres, qui viennent plus souvent, régulièrement, en leur disant que nous allons faire les efforts nécessaires pour leur accorder les visas de longue durée ».