Pour couper les combattants des pays voisins qui ont servi de zones de retrait et de réservoir, la fermeture des frontières fut décidée. La construction de deux lignes de barbelés électrifiés tout au long des frontières avec la Tunisie et le Maroc revient au général français Vanuxem. Désigné sous le nom d'André Morice, ministre de la Défense dans le gouvernement de Bourgès-Maunory, le projet fut soumis au Parlement français qui s'empressa de l'adopter, croyant venir ainsi à bout des combattants. Les travaux des lignes, qui s'étendent, à l'Est, de Annaba au nord à Negrine au sud, et à l'Ouest, de Ghazaouet au nord à Béchar au sud, furent lancés en août 1956. Larges de 30 à 60 mètres, elles s'étendent sur une distance de 750 km. Non moins connue, l'autre ligne désignée sous le nom de Maurice Challe, commandant des forces françaises, fut édifiée sur le front est du pays pour renforcer la première ligne en le tracé. Les travaux de la ligne Challe suivront la désignation de de Gaulle, personnalité à laquelle ont fait appel les ultras de l'Algérie française. Les militaires français n'ont guère fait dans la dentelle. Les deux lignes sont des réseaux parallèles de fils électrifiés et de barbelés de différentes formes et dimensions. Les autorités françaises avaient eu recours à des méthodes ingénieuses, les dotant de tous les moyens telle la haute tension électrique (30 000 volts sur la ligne Challe) sans oublier différents types de mines. La Révolution fut gênée par ces deux lignes construites afin d'en réduire l'élan et la séparer des pays voisins. Les deux lignes avaient au départ influé sur l'activité des unités de l'armée se déplaçant sur les frontières est et ouest jusqu'à ce qu'une stratégie efficace fut conçue pour diminuer le danger lié aux barbelés électrifiés. Des mesures graduelles furent adoptées allant jusqu'à l'infiltration des camps ennemis. D'autres fronts furent aussi ouverts aux frontières avec les pays du Sahel, à l'exemple de celui qui a été mis sous la férule de Bouteflika. La stratégie de l'Armée de libération nationale (Aln) s'est étendue jusqu'aux domaines informatif et militaire.