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L'Europe ne doit pas ressembler aux USA
Publié dans El Watan le 06 - 12 - 2007

Le président français, Nicolas Sarkozy, entre autres objectifs de politique bilatérale, vient approfondir à Alger son projet sur l'union méditerranéenne. Les avis sont mitigés et divergent, mais les analystes objectifs s'accordent à dire que c'est un projet d'intérêt commun. Après des déceptions multiples, les pays concernés attendent pour se prononcer. La Méditerranée est en attente d'un projet viable et pragmatique qui tourne autour de projets prioritaires. Les sociétés arabes espèrent depuis longtemps une formule de vrai partenariat. Le projet d'union méditerranéenne retient leur attention, en particulier celle du Maghreb, même si elles attendent de voir le contenu. Il est normal de dialoguer pour construire un monde valable pour tous, les défis sont communs. Le projet de l'union méditerranéenne doit être entamé après concertations. Trop d'ambitions inavouées visent cette région, en conséquence chacun est prudent. L'Europe semble soumise aux contradictions de l'alignement sur la politique de la première puissance. Le monde de la Méditerranée souhaite que l'UE s'implique pour réduire les inégalités et travailler à un ordre juste, cohérent et multipolaire. Depuis la fin de la guerre froide, la crise du droit et des relations internationales et l'insécurité dans le monde se sont accentuées. Aux yeux du Sud, la cause a trait à la politique d'hégémonie de la première puissance et ses alliés, qui contredit les règles des institutions internationales, ou les instrumentalise, afin d'imposer par les pressions, les ingérences ou la force, un système unipolaire injuste. La violence des puissants et la loi du plus fort engendrent des réactions extrémistes, comme le terrorisme des faibles. En clair, l'opinion publique du Sud souhaite que l'UE ne pratique pas la politique de l'Administration actuelle des USA et assume un rôle de médiateur pour le règlement des différends et la réforme des organisations internationales. L'Europe s'est construite comme une forteresse, par rapport aux pays de la rive Sud. Dans ce contexte de fermeture, les disparités sont les facteurs qui inquiètent les observateurs. Le PIB par habitant en Europe est d'environ de 10 000 euros, pour en moyenne 3000 en rive sud. Il y a lieu donc de viser la complémentarité pour rééquilibrer et réduire les écarts. La vision de l'Europe semble encore marquée par l'européocentrisme, le refus de vraiment dialoguer, de partager la prospérité et d'admettre les autres partenaires. La question controversée de l'adhésion de la Turquie est au cœur de cette problématique. Le processus du partenariat euro-med, qu'il faut remodeler en liaison avec le projet d'Union, et la politique dite de Voisinage, qui ne donnent pas de résultats escomptés, la rive sud est en attente d'une dynamique réelle avec l'Europe, complémentairement, union-med, afin de coexister et faire face aux exigences communes. Le problème semble surtout concerner le consensus des pays européens. On remarque que le thème de l'énergie est au cœur du projet un enjeu majeur. L'Europe achète le pétrole à près de 70% en Afrique du Nord, mais n'investit pas assez dans les secteurs hors hydrocarbures. L'Algérie, qui est le troisième fournisseur de l'Europe et dispose d'une crédibilité et d'atouts, accepte de discuter au sujet de la nature du partenariat et d'un avenir énergétique durable et diversifié, autant au sujet des sources que des clients, afin de garantir à tous l'approvisionnement et sortir du schéma de simples pourvoyeurs d'énergies. Sur le plan financier pour 10 euros consacrés, en termes d'aides ou d'investissements à l'Europe de l'Est, un seul euro est destiné au Sud. Et seul en moyenne 0,2% du budget des pays européens est consacré à l'aide aux pays du Sud. Un net déséquilibre, pourtant l'avenir des relations internationales relève du lien Nord-Sud. La coopération de l'UE avec d'autres régions du monde ne peut avoir les mêmes conséquences sur l'avenir que le partenariat avec la rive sud de la Méditerranée. D'autant que les relations entre les sociétés civiles sont faibles. Le Sud est un marché porteur et représente un monde émergent, même si ses marchés sont cloisonnés et divisés et que la question de la convertibilité de leur monnaie n'est pas réglée. Une identification claire et quantifiée des instruments financiers de solidarité, de commerce et d'investissements qui accompagnent les objectifs de la coopération économique entre pays euro- méditerranéens est complexe. Il s'agira de réhabiliter l'incitation des échanges et des investissements européens. Le plan scientifique, point faible des pays du Sud malgré leurs potentialités, doit consister à multiplier les transferts de connaissance, de compétences et la formation au savoir-faire. L'objectif est de favoriser le développement durable, de freiner la fuite des cerveaux et le flux des immigrations. Les barrières ne sont pas une solution. Il faut certes apprendre à tous à respecter les frontières, mais en restant réaliste pour aider les jeunes. Sans mobilité et circulation des personnes, le projet d'Union restera lettre morte. La propagande du choc des civilisations et des discriminations cherche à diviser les peuples. Même si des Européens œuvrent pour le respect de l'autre, la banalisation de l'islamophobie, explicite et implicite, est la nouvelle plaie qui affaiblit la position européenne. L'Europe est à l'avant-garde des droits de l'homme, mais il y a en son sein une résurgence du racisme. Sa démocratie est en jeu dans son rapport aux citoyens et peuples de confession musulmane. Les peuples du Sud souhaitent un projet concerté de partenaires égaux en droits et devoirs. Cela est légitime et le point de départ réside en un point : mettre fin à la politique du double standard. L'Europe a besoin du Sud afin de garantir son approvisionnement en énergie et débouchés économiques, afin aussi que les inégalités, la marchandisation du monde et la perte du sens de l'hospitalité ne ruinent pas la civilisation humaine. Les sociétés du Sud ont besoin de savoir-faire élaboré, d'énergies renouvelables hors hydrocarbures, d'économie productrice de richesses adaptée à leurs besoins et non point de comptoirs commerciaux. A partir de ses propres ressources fondatrices, sur la base du compter sur soi, politiquement, le Sud est en attente de culture démocratique et de la bonne gouvernance, pour lever les obstacles au développement et faire face à toutes les formes de pression, d'ingérence et d'hégémonie.
Mustapha Cherif est professeur des universités, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, dernier ouvrage
Islam –Occident, rencontre avec Jacques Derrida, édit Odile Jacob, Paris 2006.


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