L'adjoint maire du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a été très clair ; oui pour un troisième mandat, alors qu'il a dû lui-même voter « oui » à la dernière réforme de la Constitution qui a interdit plus de deux mandats présidentiels. Oui pour l'actuel président, qu'il n'a pas choisi lui-même puisque « décidé » plus haut. Dans l'attitude ergonomique du patron du FLN, issu du vieux courant éolien « toujours dans le sens du vent dominant », c'est cohérent et personne n'en n'attendait moins de lui. C'est pourtant dans la démonstration démocratique qu'il y a quelque chose qui ne va pas. A la question comment, il a répondu que « c'est au peuple d'élire son président », et donc à lui de pousser l'actuel empereur vers un troisième mandat ou pourquoi pas, un 11e. Mais à la question pourquoi, il a répondu tout de suite après que « le troisième mandat n'est qu'une réponse à la volonté du peuple ». Comment sait-il que le peuple est d'accord avant même qu'il ne vote ? Et s'il est donc d'accord, pourquoi alors organiser un vote ? Les réponses n'ont pas été données, cachées sous le sceau du secret professionnel, restent les hypothèses. Peut-être confond-il le peuple avec les adhérents de la kasma d'Aflou ? Peut-être que le peuple a appelé Belkhadem pour lui dire qu'il voulait un troisième mandat ? Ou alors, Belkhadem est réellement au courant des intentions du peuple par scrutin secret interposé. Et du coup, on comprend tout. Le régime n'organise des élections publiques que si avant, il a organisé un sondage secret qui lui garantit de vivre encore longtemps. Il y aura donc un vote, ou du moins un simulacre de vote. L'Algérie n'est pas le Venezuela et Bouteflika n'est pas Chavez. Il ne se présentera jamais devant un peuple dont il n'est pas sûr qu'il votera pour lui. Dernière question, les scrutins étant truqués, les sondages secrets faits avant le sont-ils aussi ?