Le jugement rendu mardi dernier par la cour administrative de Ouargla dans le procès en appel opposant les grévistes de la société américaine Baker Atlas de Hassi Messaoud à leur employeur, a amendé l'ordonnance du tribunal de Hassi Messaoud concernant « l'éviction par les grévistes des lieux de travail » et ordonné « l'évacuation immédiate de toute la base de vie considérée comme étant des locaux professionnels dans sa totalité ». Ouargla. De notre bureau Les grévistes ont quitté les lieux à l'amiable. L'audience qui a eu lieu mardi matin devait en fait statuer sur deux appels introduits par la défense de la compagnie Baker Atlas. La première concernait la demande d'accès aux chambres introduite par les grévistes et qui a été accordée par le tribunal de Hassi Messaoud, le 3 décembre, et exécutée par le procureur de la République de la même instance le 5 décembre en usant de la force publique. Une première dans les annales locales. Le second appel concernait une seconde ordonnance du tribunal de Hassi Messaoud qui disposait que les grévistes devaient évacuer les locaux professionnels de la société. C'est la spécification des ces lieux et non l'ensemble de la base qui a motivé l'appel et donné lieu à un jugement qui a amendé cette ordonnance, attendu que toute la base de vie a été considérée comme locaux professionnels par la cour administrative. Ainsi, la cour a renvoyé la première affaire au 17 décembre et examiné la deuxième en ordonnant l'évacuation de toute la base. Le jugement rendu hier reconnaît implicitement l'illégalité de l'arrêt de travail déclenché depuis 17 jours par 65 grévistes et licenciés à leur quatrième jour de grève par la compagnie. Le motif du licenciement notifié par huissier de justice et constaté par l'inspection du travail est « l'arrêt collectif et concerté du travail en violation des dispositions législatives en vigueur ». Le porte-parole des grévistes qui met à l'index « sa défense arrivée en retard à l'audience » estime pour sa part que « les grévistes n'ont jamais nié que leur grève était illégale mais déclenchée en dernier recours suite à un licenciement jugé abusif et en l'absence des instances chargées de contrôler l'application du code du travail ». Il pense faire appel devant la Cour suprême.