Dans une telle atmosphère, il est difficile d'imaginer une réconciliation proche entre le Hamas et le Fatah. Ghaza. De notre correspondant Après la mort, vendredi, de quatre Palestiniens qui participaient aux funérailles d'un militant des brigades des martyrs d'El Aqsa, la branche armée du Fatah, tombé lors d'un assassinat ciblé, perpétré la veille par l'armée de l'air israélienne et l'arrestation de hauts responsables du mouvement Fatah par les milices du mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Ghaza depuis la mi-juin 2007, la tension a considérablement augmenté dans cette partie des territoires, qui vivent le drame de la déchirure palestinienne dans tous ses aspects. Le Hamas qui commémorait hier le 20e anniversaire de son lancement, a démenti la version des faits présentée par le Fatah et certains représentants de familles des victimes de ce carnage dans lequel, en plus des 4 morts, ont été dénombrés des dizaines de blessés dont certains sont hospitalisés dans le service de réanimation de l'hôpital El Shifa à cause de la gravite de leurs blessures. Selon le Fatah et des témoins oculaires, une grenade a été jetée au milieu de la foule très dense par des hommes circulant à bord d'un véhicule qui passait à vive allure tout près du cortège funéraire dans le quartier de Cheikh Redouane, à l'ouest de la ville de Ghaza. Selon le mouvement islamiste Hamas et des responsables du gouvernement, le drame est survenu suite à l'explosion d'une bombe que portait sur lui un des militants du Fatah qui participaient aux funérailles. Un des porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a, pour sa part, accusé le Fatah de chercher à « empoisonner l'atmosphère » avant les célébrations, hier, du 20e anniversaire de la fondation du mouvement islamiste. Le même jour, à l'aube, des hommes armés ont arrêté, à son domicile situé dans le quartier de Tel El Haoua au sud-ouest de la ville de Ghaza, Omar El Ghoul, un conseiller du Premier ministre, Salam Fayad qui passait la première nuit en famille après son retour de Ramallah où il a passé plus de trois mois. Le président Abbas a publié un communiqué aux termes très fermes, lu à la télévision, dans lequel il condamne cet « enlèvement » et accuse le Hamas d'être à l'origine de l'explosion qui a visé le cortège funèbre. Il a, par ailleurs, décidé que la journée de samedi soit celle du deuil à la mémoire des victimes de l'explosion qu'il a qualifiée d'agression contre l'ensemble du peuple palestinien. Dans le même contexte, selon des sources hospitalières, deux enfants ont été blessés par les éclats d'un obus de mortier tiré par l'armée israélienne près du cimetière des martyrs, à l'est de Ghaza, non loin de la ligne de démarcation d'avec le territoire israélien alors qu'ils participaient aux funérailles de deux hommes tués, jeudi, dans le même attentat qui a coûté la vie au militant des brigades des martyrs d'El Aqsa. Djamal Nazzal, porte-parole du Fatah en Cisjordanie occupée a déclaré qu'il « existait une alliance stratégique entre le Hamas, l'Etat hébreu et sa droite extrémiste contre le peuple palestinien, particulièrement celui vivant à Ghaza. » Dans une telle atmosphère, il est difficile d'imaginer une réconciliation proche entre le Hamas et le Fatah. Ce qui signifie que le drame que vivent les territoires palestiniens est loin de toucher à sa fin.