Le méthanier Bachir Chihani, chargé de 129 000 m3 de gaz naturel liquéfié (GNL), est bloqué depuis plus d'une semaine au port de Boston, aux Etats-Unis d'Amérique, a-t-on appris de source proche de Sonatrach. Le navire a été affrété par Sonatrach auprès de la société publique Hyproc pour acheminer la cargaison et la livrer à son client, la British Gaz, installée à Boston. Selon les termes du contrat, le navire devait arriver à port le 10 novembre dernier, mais une tempête en mer a retardé son accostage de trois jours. Evoquant ce motif, la compagnie British Gaz a refusé de réceptionner la cargaison, laissant le méthanier et les 42 membres de son équipage dans un désarroi total. Après avoir subi de lourds préjudices moraux à la suite des mesures de sécurité draconiennes imposées par les autorités portuaires américaines en mer, l'équipage est aujourd'hui livré à lui-même attendant les décisions de Sonatrach. Selon nos interlocuteurs, « les services de sécurité ont passé le navire au peigne fin, poussant le bouchon jusqu'à procéder à une fouille à corps sur les marins. En dépit du fait que rien n'a été trouvé, ces mêmes services ont interdit à l'équipage de quitter le bateau, alors que tous les membres sont détenteurs de visas d'entrée aux USA. Pour l'instant, tout l'équipage est en attente d'une solution de la part de Sonatrach actuellement mise dans l'obligation de chercher un autre acquéreur, avec toutes les pertes financières que cela peut lui causer. » Des sources proches de Sonatrach ont indiqué que la décision de British Gaz « est inexplicable », raison pour laquelle Sonatrach compte lui intenter un procès aux USA. Le plus urgent pour l'instant est de trouver un autre acquéreur aux 129 000 m3 de GNL afin de libérer le bateau et son équipage. Cette situation semble avoir tendance à se multiplier, et, à chaque fois, ce sont les navires et leurs équipages algériens qui subissent les conséquences, causant à l'Algérie des préjudices financiers énormes et portant par la même occasion atteinte à sa crédibilité. Depuis le 11 septembre 2001, les navires algériens sont suspectés partout où ils accostent, et plusieurs d'entre eux ont été même bloqués pendant des semaines, parfois sans aucun motif valable. Contactée hier, la direction du transport maritime au niveau de Sonatrach était injoignable du fait « d'une réunion » qui a duré toute la journée. Nos nombreuses sollicitations n'ont malheureusement donné aucun résultat.