Plus d'un milliard de dinars a été consacré par la wilaya à la réalisation des marchés de proximité et d'autres couverts. Quelque 15 marchés de proximité et deux autres couverts ont été réalisés et pas moins de 2264 vendeurs ont été régularisés et réintégrés dans le secteur normal. Ces chiffres rapportés par le wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, lors de la session « speed » consacrée à l'étude du budget primaire 2008, ne peuvent cacher une réalité criante. Des marchés informels, les Algérois en comptent partout dans leurs quartiers. Le wali délégué de Bab El Oued, qui fut confronté à ce problème, relève que l'un de ses soucis fut de réintégrer les vendeurs informels. Il réalisera à cet effet deux marchés rien que pour la Basse-Casbah, mais mal lui a pris. A peine les vendeurs placés dans leurs locaux que d'autres sont venus réoccuper la rue, se désole le responsable. Des lenteurs ont été constatées dans les projets de réalisation lancés en 2004 alors que d'autres sont toujours en phase d'étude ou progressent en dents de scie. Les services de la wilaya d'Alger en imputent la responsabilité aux APC. Celles-ci « se fourvoyant dans des considérations bureaucratiques » montrent du doigt les citoyens qui s'opposent à la réalisation de ces infrastructures. Il en est ainsi de la commune de Sidi M'hamed où les habitants de la rue Rachedi Ali Salah (Balzac) sont montés au créneau en refusant l'installation, par l'APC, d'un marché mitoyen à l'hôpital Mustapha Bacha. Les raisons en sont, soutiennent-ils, « les nuisances que ne manqueront pas de subir les malades de l'hôpital et l'impossibilité pour les employés de Sonelgaz d'accéder à leur cité et à leur lieu de travail. En plus, la fluidité de la circulation automobile de l'avenue de l'Indépendance vers la place 1er Mai et Addis Abeba sera bloquée ». S'y ajoute la présence dans cette rue d'un poste électrique de distribution de 10 000v qui est un vrai danger pour les occupants de l'espace. « Le choix de ce site n'obéit à aucune logique commerciale ou de proximité », relèvent les signataires d'une pétition destinée au wali d'Alger en affirmant qu'ils reviendraient à la charge dans le cas où cette infrastructure viendrait à s'ériger. Même topo dans la commune voisine de Belouizdad : le marché Tnach, qui devait être délocalisé, reçoit toujours des clients, en dépit des engagements de l'ex-exécutif communal de le fermer à la mi-octobre. La cause : il s'en est trouvé parmi les 108 commerçants ceux qui ont refusé de rejoindre le nouveau marché arguant le fait qu'il est « décentré » par rapport à l'ancienne infrastructure et qu'il « ne répond pas aux normes étant donné qu'il était une étable au temps des Français ». Plus de 7000 personnes dans l'informelLes autorités ont toujours considéré que les marchés parisiens sont à même de juguler ce phénomène. Rien que pour la capitale, plus de 7000 personnes se trouvent dans les 96 marchés informels recensés à la fin de l'année 2004. Ceux-ci ne manqueront pas de monter au créneau lorsque les autorités décident une « délocalisation forcée » comme ce fut le cas au marché D15 à El Harrach. Si l'on s'en tient aux données fournies par la direction du commerce, les marchés informels sont estimés actuellement à près de 60. Depuis 2004, année charnière, assure-t-on, 29 marchés informels ont été fermés et 23 autres, qui avaient été fermés, ont repris leur activité « sans que les autorités trouvent à redire ». La paix sociale en dépend, relève-t-on.