Les transformateurs de lait privés reprendront le travail dès aujourd'hui, mettant ainsi fin à leur mouvement de protestation matérialisé par un gel d'activités depuis le 10 décembre dernier. La décision de reprise du travail a été prise hier à l'issue de la rencontre ayant regroupé les représentants des transformateurs de lait avec le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, au siège du ministère, a indiqué un transformateur de lait ayant pris part à la rencontre. Une rencontre où ont été étalés tous les problèmes que rencontrent les transformateurs de ce produit de large consommation et qui a été sanctionnée par des prises de décisions qui les ont satisfaits, dont la subvention à hauteur de 15 DA le sachet d'un litre pour les mois de septembre et octobre derniers, selon la même source. Une subvention qui reste en deçà des 25 DA le sachet d'un litre demandée par les transformateurs privés et refusée par le ministre, a-t-on ajouté. Concernant les mois de novembre et décembre, des décisions seront prises lors du Conseil ministériel prévu hier, a-t-on précisé. Contacté par nos soins, le chargé de communication au ministère du Commerce s'est contenté de confirmer la rencontre et d'affirmer que « tout est rentré dans l'ordre ». Venu à point nommé, ce gel de la grève par les transformateurs de lait mettra fin à la tension constatée chez les détaillants du produit de consommation des plus sensibles. En effet, une vingtaine de producteurs du Centre et de la Kabylie, et ayant des parts de marché assez importantes (Djurdjura World Trading, laiterie Betouche, Coprolait, Monlait, complexe laitier de Mitidja, laiterie Matinale et autres), avaient entamé, depuis le 10 décembre, un mouvement de protestation en raison de l'absence de « perspectives claires » leur permettant de conduire sur des « bases saines » leur plan d'action et leur « incapacité à assumer plus longtemps » leurs efforts humains et financiers, avait-on alors expliqué. Parmi leurs doléances, figure en pole position une réévaluation des subventions accordées par les pouvoirs publics pour faire face à la flambée du prix du lait en poudre sur le marché international. Une subvention, ont-ils souligné, calculée sur la base d'un prix de la poudre de lait à 3700 dollars la tonne, au moment où les cours de ce produit ont fluctué depuis pour atteindre les 6000 dollars la tonne. Outre la demande de versement des subventions pour les mois de septembre, octobre et novembre pour l'ensemble des opérateurs, les industriels du lait ont plaidé pour un approvisionnement régulier en poudre de lait, mettant ainsi à l'index l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). Ayant à maintes fois menacé de recourir à la grève comme ultime action de protestation afin d'amener les pouvoirs publics à satisfaire leurs revendications, les industriels du lait ont finalement décidé de passer à l'action et de gagner une bataille.