La crise qui secoue la filière du lait en sachet prend de l'ampleur après la décision des transformateurs du territoire national de rejoindre ceux du Centre qui ont cessé leur activité depuis lundi dernier pour faire entendre leurs doléances. Cet arrêt de travail s'est traduit par une pénurie de ce produit chez les marchands de détail. Une vingtaine de producteurs (Centre et Kabylie) avaient annoncé le 10 décembre qu'« en raison, d'une part, de l'absence de perspectives claires nous permettant de conduire sur des bases saines notre plan d'action et, d'autre part, de notre incapacité à assumer plus longtemps nos efforts humains et financiers, nous allons à très brève échéance et, à notre corps défendant, être dans l'obligation de rejoindre la cohorte des entreprises à l'arrêt ». Ce mouvement de protestation, qu'ils ont décidé de reconduire hier à l'issue d'une réunion au siège de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire de la CIPA, concerne les plus grands transformateurs de lait tels que Djurdjura World Trading, laiterie Betouche, Coprolait, Monlait, complexe laitier de Mitidja, laiterie Matinale qui ont des parts de marché importantes. C'est ce qui explique d'ailleurs les tensions sur le lait en sachet. Les représentants des transformateurs de lait rencontreront aujourd'hui des responsables de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) pour essayer de désamorcer la crise. Les industriels du lait réclament une réévaluation des subventions accordées par les pouvoirs publics pour faire face à la flambée du prix du lait en poudre sur le marché international. Dans la déclaration qu'ils ont rendue publique la semaine dernière, ils soulignent que ces subventions sont calculées sur la base d'un prix de la poudre de lait à 3700 dollars la tonne alors que celui-ci a fluctué depuis pour atteindre les 6000 dollars la tonne. Les transformateurs de lait affirment qu'ils ont jusqu'à présent continué à produire pour ne pas perturber la rentrée sociale, le mois de Ramadhan et les élections législatives et municipales. Ils demandent en outre le versement des subventions pour les mois de septembre, octobre et novembre pour l'ensemble des opérateurs ainsi qu'un approvisionnement régulier en matière première, à savoir la poudre de lait. La rencontre avec les responsables de l'ONIL vise donc à clarifier la situation par rapport à ces questions. D'autant plus que les transformateurs de lait n'ont pas manqué de mettre en avant le « flou total » qui régnerait au sein de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) dont la tâche est d'assurer l'approvisionnement de la poudre de lait pour justifier leur mécontentement. S'ils ont radicalisé leur mouvement, c'est pour amener les pouvoirs publics à trouver une solution définitive à ce problème qui devient récurrent, a souligné un opérateur du Centre qui a signalé que son unité a subi un grand manque à gagner, car travaillant à perte. Selon certaines sources, les transformateurs de lait en sachet ont remis un rapport contenant leurs revendications au chef du gouvernement.