Certains pays se sont illustrés ces dernières années par leur capacité à prévenir les menaces terroristes. C'est le cas de la France qui a pu, grâce au travail de fourmi de ses différents services de renseignement et de sécurité (police, gendarmerie, DST…), mettre en échec plusieurs tentatives d'attentats terroristes, à démanteler, détecter et disloquer les réseaux qui les planifient. La dernière opération en date est celle opérée mardi 18 décembre par la Direction de la sécurité du territoire (DST, contre-espionnage) dans la banlieue parisienne et dans la région de Rouen, et qui a été couronnée par l'arrestation de huit individus (un Algérien, un Tunisien et six Français), soupçonnés d'avoir fourni du matériel informatique à la branche d'Al Qaïda au Maghreb. Leur interpellation a été le fruit d'un travail d'enquête qui avait duré plusieurs mois, entraînant l'ouverture d'une information judiciaire. Avec son plan Vigipirate, créé en 1978 sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing – alors que l'Europe connaissait une vague d'attentats – et actualisé à trois reprises, à savoir en juillet 1995, juin 2000 et mars 2003, la France arrive à faire face à la menace terroriste et à réagir rapidement et efficacement. Ce dispositif est axé sur la spécialisation des services de renseignement et de police. Cette spécialisation a permis le développement d'une direction du contre-terrorisme à la DGSE, le recentrage de la DST sur le contre-terrorisme et le développement au sein de la DCRG d'une mission de suivi de l'islam radical. Une coordination de la police et de la gendarmerie nationale, cette dernière disposant par ailleurs de sa propre brigade de lutte antiterroriste (BLAT), est assurée par l'unité de coordination de la lutte anti-terroriste (UCLAT). Les services de prévention (la DST a la double qualité de service de renseignement et de service de police judiciaire) et les juges en charge de la répression disposent d'un instrument juridique efficace permettant de démanteler les réseaux avant même la perpétration de l'attentat : l'association de malfaiteurs en vue de commettre un acte terroriste. La loi de janvier 2006 autorise les services de sécurité à se doter d'une liste nationale de personnes et entités impliquées dans des actes de terrorisme, complémentaire des listes onusienne et européenne existantes, qui prévoit le gel des avoirs financiers. Le système français repose ainsi sur un traitement spécifique des affaires de terrorisme tout en évitant un régime d'exception. Le terrorisme est appréhendé à la fois sous un angle répressif, afin de punir les auteurs d'attentat, leurs organisateurs et leurs complices, et dans un objectif de prévention. La nécessité de cette double approche était d'ailleurs tout particulièrement soulignée dans le Livre blanc du gouvernement français sur la sécurité intérieure face au terrorisme paru en 2006. Le Maroc a également réussi à faire avorter plusieurs attentats terroristes et à couper les vivres aux groupuscules agissant sur son territoire. La stratégie marocaine est calquée sur le plan français de lutte contre le terrorisme. Grâce au travail de renseignement et à la filature de personnes suspectes, les services de sécurité marocains sont parvenus à démanteler plusieurs cellules terroristes, que ce soit à Casablanca, à Meknès ou à Fès. Le 31 août 2006 par exemple, les services de sécurité marocains ont pu arrêter 56 membres d'un réseau terroriste islamiste qui s'apprêtaient à attaquer des symboles du pouvoir, des ministres et des diplomates étrangers. Baptisé Ansar Al-Mahdi, le réseau comptait plusieurs membres des forces armées marocaines et quatre femmes appartenant aux classes moyennes. La Tunisie, pour sa part, a pu se prémunir contre les attentats terroristes en faisant dans la prévention. Son dispositif sécuritaire a été renforcé sur les frontières et au niveau des ports et aéroports. Elle dispose également d'un réseau de collecte de renseignements assez large qui lui permet d'apprendre le moindre mouvement au sein de ses villes et villages.