C'est grâce aux renseignements fournis par les services de renseignements algériens que la France a pu démanteler, en 1994, les cellules des GIA qui écumaient l'Hexagone. L'échange de renseignements entre la Direction de la surveillance de territoire, (DST, contre-espionnage) et les services algériens s'intensifie. Après l'attentat suicide à Lakhdaria, qui a fait neufs blessés dont deux de nationalité française, les services français ont ouvert une enquête. Selon les spécialistes des affaires sécuritaires, cette démarche s'inscrit dans le cadre d'échange de renseignements entre les services de renseignements des deux pays. Autrement dit, l'enquête que mène la DST (Direction de surveillance du territoire) sur les dernières attaques de Lakhdaria entre dans le cadre de la consultation classique entre Paris et Alger. Depuis les attentats du 11septembre 2001, aux Etats-Unis, la police internationale s'est mobilisée pour lutter contre ce fléau, en intensifiant la coopération sécuritaire. Entre Alger et Paris la collaboration dans la lutte antiterroriste ne date en réalité pas d'aujourd'hui. Lors des années 1993 et 1994, quand le GIA menaçait toute l'Europe, c'était grâce aux renseignements fournis par les services algériens que la France avait réussi à démanteler les cellules du GIA activant dans l'Hexagone. Vu l'expérience acquise par l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme, les services de renseignements algériens sont de plus en plus sollicités par leurs homologues étrangers. Durant ces dernières années, plusieurs représentants de la sécurité américains ont effectué des visites en Algérie, (FBI et CIA). Ce genre de mission porte bien évidemment un cachet confidentiel. Depuis les attentats de 11 septembre, le FBI et la CIA ont intensifié leurs contacts avec les services secrets algériens. Les missions se succédaient entre les deux parties. Le souhait d'une lutte commune contre le même ennemi que constitue Al Qaîda, a été manifestée par les hauts responsables de l'Armée et par les chefs des Etats occidentaux. On se rappelle du «je veux travailler avec vous», un message du président des Etats-Unis George W.Bush a son homologue Bouteflika. M.Bush n'a pas cessé de faire l'éloge de l'Algérie et d'exprimer son «soutien dans l'effort commun d'assurer la sécurité et la liberté dans le monde». Le cas des deux Français, travaillant pour le compte de l'ADP (aéroports de Paris), rapatriés mardi dernier, confirme l'option d'échange de renseignements entre les services algériens et français.