L'année 2007 touche à sa fin au Liban sans que ce dernier ne puisse sortir de sa crise politique institutionnelle, qu'il traverse depuis plus d'un an, exacerbée par une vacance présidentielle, une première dans l'histoire de ce pays où l'on craint une dégradation de la situation sécuritaire marquée notamment par des assassinats politiques. De report en report, l'élection présidentielle vient d'être renvoyée pour la onzième fois, alors que le mandat d'Emile Lahoud est arrivé à échéance le 24 novembre. L'incapacité d'élire un président est due aux divergences persistantes entre la majorité parlementaire et l'opposition, en dépit d'un consensus qui s'est dessiné autour de la candidature à la présidence de Michel Sleimane, le chef des Forces de l'armée libanaise. Dans la foulée du blocage politique, qui continue de susciter d'énormes inquiétudes, la situation sécuritaire au Liban a été marquée, courant 2007, par la poursuite des assassinats contre des personnalités politiques et militaires, alors que la commission d'enquête sur le meurtre de l'ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri, tué le 14 février 2005 dans un attentat visant son convoi à Beyrouth, est en cours. Dans ce sillage, le député de la majorité, Walid Eido, membre du parti Courant du futur, dirigé par Saâd Hariri, chef de la majorité parlementaire, a été tué le 14 juin dans un attentat à la voiture piégée qui a coûté la vie à neuf autres personnes dont le fils du parlementaire. La série des assassinats politiques s'est poursuivie le 19 septembre, lorsque le député de la majorité, Antoine Ghanem, qui dirigeait le parti Kataëb (Phalanges), fut assassiné dans un attentat similaire dans la banlieue de Beyrouth avec quatre autres personnes. La dernière victime en date de cette série d'assassinats fut le général François Al-Hajj, directeur des opérations au sein des Forces armées libanaises. Il a été tué avec son garde du corps le 12 décembre, dans un attentat à Baâbda près de la capitale libanaise, le premier attentat à avoir visé l'armée depuis octobre 2004. Par ailleurs, la crise politique et sécuritaire au Liban a eu des conséquences sur d'autres champs d'activité notamment économique, où un ralentissement sensible a été enregistré lors de l'année 2007, que les Libanais souhaitent voir s'achever avec l'élection d'un nouveau président de la République et une relance du dialogue interne.