Le porte-parole du Quai d'Orsay a confirmé samedi la participation du chef de la diplomatie française, Michel Barnier, à la conférence des ministres des Affaires étrangères du Dialogue 5+5, dont les travaux s'ouvrent aujourd'hui à Oran.Il a indiqué que cette rencontre abordera « des sujets d'actualité régionale, la situation en Irak et au Proche-Orient au lendemain précisément de la conférence de Charm El Cheikh ». Le porte-parole du Quai d'Orsay a évoqué aussi la discussion « des thèmes majeurs qui sont d'intérêt commun, tels la sécurité et la stabilité en Méditerranée occidentale, l'intégration maghrébine, les relations économiques, les migrations et les échanges humains ». Michel Barnier, a-t-il ajouté, rappellera à cette occasion, la volonté de l'Etat français « de redonner un nouvel élan au processus euroméditerranéen pour la modernisation politique et économique et pour la stabilisation de la région et ce sera évidemment l'un des thèmes majeurs de la réunion qui marquera, en 2005, le 10e anniversaire du processus de Barcelone ». Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a souligné également l'attachement « très particulier » de la France au Dialogue des 5+5. Le cadre des 5+5 est une enceinte de dialogue politique informel qui regroupe dix pays riverains du bassin occidental de la Méditerranée. Il s'agit des cinq pays de l'Union du Maghreb arabe (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) et des cinq pays de l'Europe du Sud (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal). La France a, mentionne-t-on, initié ce dialogue dans les années 1980. Ce pays a présidé l'année dernière la réunion de Sainte-Maxime, puis celle qui s'était tenue début décembre 2003 au Château d'Esclimont en Eure-et-Loir. La Tunisie a, quant à elle, abrité l'an dernier également le premier sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du dialogue 5+5. De Charm El Cheikh à Oran Le ministre français des Affaires étrangères doit, précise-t-on, rallier Oran le 24 novembre à partir du Caire où il prendra part à la conférence intergouvernementale de Charm El Cheikh sur l'Irak, dont les travaux débutent également aujourd'hui. Concernant ce sujet, le porte-parole du Quai d'Orsay a précisé que dans l'esprit de l'Etat français, « cette conférence a pour objet de relancer le processus politique et de réaffirmer la validité du calendrier prévu pour la transition ». L'objectif de la France, a-t-il ajouté, a toujours été que cette conférence puisse être utile. Pour le ministère français des Affaires étrangères, cette conférence doit ainsi « réaffirmer nettement » l'engagement en faveur du processus défini par la résolution 1546 du Conseil de sécurité (notamment la tenue des élections en janvier prochain), souligner la nécessité d'impliquer dans le processus politique l'ensemble des forces politiques représentant les différentes communautés d'Irak et inclure, à condition qu'ils renoncent à la violence, des groupes qui jusqu'à présent n'y participent pas. Il s'agit également pour le Quai d'Orsay de rappeler la nécessité d'associer les pays de la région qui peuvent apporter une contribution à la stabilisation de la situation en Irak, sur le plan économique et sécuritaire et insister sur le caractère temporaire de la force multinationale, qui est déjà mentionné dans la résolution 1546 du Conseil de sécurité. Les participants à la conférence intergouvernementale de Charm El Cheikh sont l'Irak, les 6 pays voisins (les voisins géographiques frontaliers de l'Irak), l'Egypte en tant que puissance invitante et les membres du P5 et du G8, donc la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, le Canada, le Japon, la Russie et la Chine. Il y aura aussi la Ligue arabe, à la fois son secrétariat et la troïka de la ligue qui comprend l'Algérie, la Tunisie et le Bahreïn. L'organisation de la conférence islamique sera, quant à elle, représentée par la Malaisie. Le secrétaire général des Nations unies et l'Union européenne, représentée par la présidence néerlandaise et par la commission, seront également présents.