Il y a quelques années seulement, la ville de Skikda était très animée en cette période de l'année, et ses habitants sortaient en masse pour faire leurs achats, s'apprêtant à accueillir une nouvelle année. Aujourd'hui, c'est dans l'indifférence totale que les familles skikdies ont entamé 2008, devenant de plus en plus réticentes à célébrer ce genre d'occasions. Certains diront que « les temps ont changé, et que les gens sont devenus plus conscients », d'autres expliqueront que « le pouvoir d'achat est tellement érodé, qu'on ne peut se permettre des excès ». C'est peut-être aussi à cause du froid glacial des derniers jours de décembre que la ville n'était pas trop fréquentée ; cela n'a pas empêché les pâtissiers de préparer, pour autant, la traditionnelle bûche, « même s'il est vrai que la clientèle a diminué par rapport aux années 1990 ; les quelques familles qui viennent ici achètent des confiseries et sucreries de tout genre par habitude », avancera un pâtissier. Ainsi, certains foyers skikdis se sont prêtés au jeu en préparant un repas traditionnel accompagné, dans la soirée, du gâteau fait maison ou de la bûche, en attendant les douze coups de minuit qui sont, chaque année, annoncés par un concert de sirènes de bateaux, suivi de feux d'artifices émanant de quelques quartiers de la ville. D'autres familles ont préféré s'évader de l'autre côté de la frontière, en Tunisie, ou encore à Annaba ou Béjaïa pour fêter joyeusement l'événement, étant donné qu'à Skikda, aucune infrastructure de loisirs ou de distraction n'existe jusqu'à aujourd'hui. Il est peut-être temps de revaloriser la wilaya, qui possède un potentiel touristique énorme insuffisamment exploité, excepté au cours de la saison estivale.