Où en est l'évolution, une année et demie après sa conclusion effective, du partenariat entre SCIBS et le groupe Pharaon ? La première information qu'on apprend est que le groupe n'a encore acquis que 10% des 35% des parts qui lui ont été concédées sur le capital de la cimenterie, mais que par ailleurs, grâce au savoir-faire managérial injecté, l'usine de Béni-Saf est devenue la plus performante des cimenteries du pays. M. Laradji Nadim, son directeur général adjoint, en tient pour preuve les performances réalisées par son usine tant au plan de la qualité que de la quantité. Pour ce qui est du premier segment, il indique que le CETIM (organisme certificateur étatique) a reconnu que le ciment produit à Béni-Saf est nationalement de meilleure qualité que les autres. Quant à la quantité, au vu des livraisons, la production de SCIBS pour l'année écoulée équivaut à celle des deux autres cimenteries de l'Ouest du pays, à savoir celles de Zahana et de Saïda. Ainsi, c'est 1 200 000 tonnes qui ont été produites contre 831 753t en 2005, année ayant précédé celle où le groupe Pharaon est entré en partenariat avec SCIBS. Et lorsqu'on s'étonne d'apprendre que 200 000t ont été produites en plus de la capacité nominale de l'usine, ce qui fait dire à d'aucuns à Béni-Saf que l'usine est dangereusement mise à rude épreuve, notre interlocuteur signale qu'il s'agit en fait d'une capacité additionnelle qui a pu être mise à profit grâce à des modifications apportées au process de production, cela au regard des avancées technologiques réalisées depuis la création de l'usine en 1978. Sur la question de savoir la raison de l'absence d'impact de la productivité sur le prix du sac de ciment au détail, M. Laradji assure que d'ici le mois de juin l'offre va dépasser la demande, ce qui réduira à zéro la spéculation. A cet égard, il rappelle que son concurrent Orascom a pour objectif, d'ici à l'échéance estivale, de produire à Sig 2,5 millions de tonnes. Projets Par ailleurs, si Pharaon arrive à obtenir les autorisations nécessaires d'ici juin, son DGA soutient que 20 à 24 mois après, une nouvelle usine de ciment noir sera érigée à Béni-Saf, à proximité de l'actuelle. Sa production sera de 3 millions de tonnes, ce qui impose à l'horizon 2012 de rechercher de nouveaux débouchés pour la production, cela si l'on tient compte du fait que la demande aura baissé après la réalisation de l'autoroute est-ouest et du million de logements à édifier. En ce sens, et dans la perspective de l'exportation, le groupe Pharaon projette l'édification d'un port minier en contrebas de l'usine. Sa réalisation ne demanderait pas plus d'une année. Ce port pourrait également servir à l'exportation de la pouzzolane comme du minerai de fer, si l'exploitation du filon existant est envisagée. Sur la question environnementale, le représentant de Pharaon révèle qu'un investissement de 2 millions d'Euros a été dégagé pour l'acquisition d'équipements de filtration plus performants que les traditionnels électro filtres : « Nous atteindrons alors les normes européennes en matière de protection de l'environnement d'ici la fin 2008 début 2009 », conclut notre interlocuteur.