Le conflit qui oppose les étudiants de l'université de Béjaïa à l'administration rectorale et celle des œuvres universitaires prend une autre voie que celle du dénouement que l'on croyait pourtant toute dessinée. Des centaines d'étudiants ont marché hier, pour la énième fois, sur le siège de la wilaya où ils ont observé un sit-in pour crier leur colère de retrouver les cités « U » dans les mêmes conditions que celles avant leur départ pour les vacances d'hiver. « Rien n'a été solutionné », nous a déclaré Fouad, un des représentants des protestataires qui continuaient, en fin de journée, à bloquer l'accès au siège de la wilaya. « Nous sommes désormais en grève de la faim jusqu'à ce qu'on daigne nous répondre », ajoute-t-il. Le tout nouveau DG de l'ONOU, Hocine Belloucif, qui vient de remplacer M. Adour avec lequel ont été conclus les accords avec les étudiants, était hier à Béjaïa pour tenter d'aplanir le conflit. Son déplacement ne semble pas avoir servi en tout cas à ramener les protestataires à de meilleurs sentiments. A défaut d'une rencontre avec le premier responsable de l'ONOU, les représentants des étudiants ont été reçus par le chef de cabinet du wali. Au sortir de cette entrevue, ils ont tout simplement repris leur sit-in. « Nous avons dit au représentant du wali que nous ne voulons plus de dialogue mais des solutions immédiates. Nous ne reprendrons pas les cours tant que les plus de 3900 étudiants SDF ne sont pas hébergés dans leur totalité », avertit notre interlocuteur. Les revendications ne s'arrêtent pas au seul volet de l'hébergement mais concernent aussi l'amélioration de la qualité des repas servis dans les restos « U », la suppression des vieux bus servant pour le transport universitaire. Dans la même journée où « 13 étudiants attendaient de passer devant le juge », M. Belloucif a réuni les directeurs des cités universitaires autour de la situation du secteur et des revendications des étudiants résidents.