Des ONG espagnoles ont sévèrement critiqué la politique de lutte contre l'immigration clandestine menée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, exigeant « un changement radical » dans la gestion des mouvements migratoires en Espagne qui doit être « respectueuse des droits de l'homme », rapporte l'APS. Réagissant au bilan de la lutte contre l'immigration clandestine en 2007 présenté dernièrement par le ministre de l'Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, dans lequel il s'est « félicité » du fort taux d'expulsions d'immigrants clandestins, la fédération espagnole de SOS Racisme souligne dans un communiqué cité par l'APS que cette immigration « n'est pas plus ordonnée, mais de plus en plus clandestine, plus dure, sans défense et inhumaine ». Pour SOS Racisme, ce rapport est « incomplet, équivoque et inhumain », de même qu'il démontre que le gouvernement « ne voit pas les conséquences » de ses politiques d'immigration. Le ministre espagnol de l'Intérieur avait indiqué mercredi que 92,3% des immigrants ayant tenté de s'introduire clandestinement sur le sol espagnol ont été rapatriés en 2007. « Ces données sont positives et nous permettent d'affirmer que nous avons une politique plus ordonnée et plus efficace » en matière de lutte contre l'immigration illégale, s'est-il réjoui. Ce « triomphalisme », observe l'ONG, « occulte le drame de la souffrance et celui des milliers de personnes noyées en tentant de gagner les côtes espagnoles, ainsi que les constantes violations des droits de l'homme ».