L'extraction du sable d'une manière anarchique à travers les gisements localisés dans le périmètre de Messiline, à 70 km environ au sud de Médéa, n'a pas manqué d'avoir des effets négatifs sur l'environnement. Objets pendant une longue période d'une exploitation anarchique favorisée par le laxisme de l'administration, les gisements de sable n'ont été soumis à des mesures de protection que depuis la promulgation de la loi minière. En effet, le pillage de sable dans les différents sites par des personnes véreuses a eu des conséquences dévastatrices sur l'état des carrières et de l'environnement sans que l'Etat « propriétaire des substances minérales et fossiles et des produits du sol et du sous-sol » en ait tiré le moindre subside. Ce n'est, d'ailleurs, qu'à partir de 1997 que les services de la direction des mines et de l'industrie entreprirent des missions de surveillance qui avaient pour but d'empêcher l'exploitation illicite du sable et de sensibiliser les responsables locaux sur la nécessité de préserver les lieux. Ce qui a abouti au recensement de quelque 95 sites exploités illicitement et laissés sous forme d'excavations dispersées sur une importante superficie. L'ampleur de l'hémorragie subie par les gisements a été telle que le paysage de ceux-ci s'était transformé en paysage lunaire des suites du processus d'écrémage et de dégradation du tapis végétal. La maîtrise de la situation a d'abord requis des services des mines de mettre fin à l'exploitation illégale et irrégulière des gisements en procédant à la délimitation du périmètre au niveau duquel des concessions ont été accordées depuis. S'étendant sur une superficie de 9000 ha, le périmètre fait toujours l'objet d'exploitation illicite par des pilleurs qui agissent souvent de nuit. Pour lutter contre le phénomène, des barrages nocturnes et des contrôles routiers sont quotidiennement menés par les éléments de la Gendarmerie nationale. Ces derniers sont parvenus à réduire d'une manière drastique le phénomène, comme le confirment les statistiques de saisie. En effet, de 1812 m3 en 2002, les saisies sont tombées à 482 m3 en 2003 et pourraient descendre davantage au cours de l'année 2004. Cependant, les nombreux gisements exploités dans le cadre des concessions octroyées par le ministère de l'Industrie ne se font pas dans le respect des cahiers des charges qui font obligation aux exploitants de combler le site après son écrémage. De ce fait, ce sont de multiples cratères béants qui parsèment le périmètre, portant préjudice à l'environnement. Les excavations inondées par les pluies sont devenues des trous dangereux aussi bien pour les riverains que pour le cheptel ovin des éleveurs de la région qui utilisent encore les nombreux parcours pour leur activité pastorale.