M. Benbouzid, ministre de l'Education nationale, estime qu'il est « prématuré » d'évaluer la réforme du système éducatif, notamment dans ses chapitres ayant trait aux programmes et aux manuels scolaires. Cette révélation a été faite par le membre de l'Exécutif jeudi dernier lors de la séance plénière consacrée aux questions orales à l'APN. M. Benbouzid tentera de se justifier en illustrant ses propos en prenant pour exemple le modèle canadien. Il a rencontré les ministres canadiens qui lui ont révélé que leur pays a consacré deux longues années pour la refonte et la mise en œuvre de nouveaux manuels scolaires des plus performants. « Comment peut-on confectionner un manuel scolaire sans lacunes lorsque l'on ne dispose que de deux mois. Il fallait répondre dans l'urgence à une forte demande en un temps record et c'est pour cette raison que des erreurs ont glissé à l'intérieur de plusieurs livres », s'est défendu M. Benbouzid, qui ignore apparemment qu'au Canada et dans tous les pays du monde qui se respectent il existe des commissions chargées de l'élaboration, de la correction et de la relecture du manuel avant sa remise aux concernés. La question qui demeure posée est de savoir pourquoi la précipitation dans l'application d'une réforme dont le fond et les contours n'ont pas été achevés ? Revenant à l'interrogation d'un député relative aux anomalies relevées dans les livres scolaires notamment celles observées dans le manuel d'histoire, l'orateur promet que ce type d'erreur ne se reproduira plus lors de la prochaine rentrée scolaire puisque son département veillera à rectifier le tir et à corriger toutes les erreurs en se basant sur cette expérience. Pourtant, pour l'histoire, la même promesse a été faite l'an dernier et elle n'a pas été malheureusement respectée... Wait and see donc pour l'année prochaine. Après avoir rappelé l'installation d'une commission nationale chargée de la correction et de la relecture du livre scolaire, le ministre enfonce davantage le clou en indiquant que les erreurs relevées ne concernent pas uniquement l'histoire mais également les autres matières. « Dès que ladite commission repère des erreurs, elle procède dans l'immédiat à leur correction », a-t-il précisé. L'invité de l'assemblée a rappelé, dans ce sillage, les sanctions prises à l'encontre des auteurs qui ont été à l'origine de la suppression d'un extrait de l'hymne national du livre d'éducation civique de la 5e année primaire. Des sanctions se traduisant par leur suspension de leur fonction, tout en leur interdisant d'exercer toute activité en relation avec l'élaboration de livres scolaires. Le représentant du gouvernement a ainsi fait part des réalisations accomplies dans le cadre de la réforme du système éducatif qui ont permis, a-t-il dit, « la mise en place de 185 nouveaux programmes, l'élaboration de 177 millions de livres scolaires après quatre années seulement de réforme, ce qui a permis à 50% des élèves de bénéficier de livres scolaires à titre gracieux ». A une question posée par un autre député sur la position du ministère de l'Education au sujet des cours privés, M. Benbouzid a souligné que ce phénomène n'est pas nouveau. Cependant, cette initiative a été détournée de son objectif pédagogique en Algérie pour devenir une opération commerciale que certains enseignants ont utilisée au détriment des élèves. Dans ce contexte, le ministre a appelé les parents d'élèves à inscrire leurs enfants aux cours de soutien dispensés au niveau des établissements scolaires sous forme de cours de rattrapage dans les matières principales, outre les séances de révision, et ce, tous les lundis et jeudis après-midi. Par ailleurs, le ministre de l'Education a refusé de commenter les mouvements de débrayage observés la semaine écoulée par des syndicats autonomes.